Créé il y a une trentaine d’années et mettant à l’honneur la jeune création, le Salon WHO’S NEXT dont la dernière édition vient de prendre fin à Paris a célébré les nouvelles tendances dans le prêt-à-porter et les accessoires, qui n’empiètent pas sur le terrain de la Haute couture. Soutenus par l’Agence exécutive des PME, des stylistes bulgares ont eu pour la première fois la possibilité de présenter leurs créations du 4 au 7 juillet Porte de Versailles à Paris. Et ils ne sont pas restés inaperçus, certains allant même jusqu’à commencer à remplir leur carnet de commandes.

Nous avons rencontré un bijoutier et une styliste de mode qui ont fièrement affiché les couleurs de la Bulgarie au Salon « Who’s next ».

Bijoutier depuis 25 ans, Pétar Arbov a découvert les charmes du vintage et tente actuellement de greffer dans ses bijoux des pièces de montres, téléphones portables, appareils photo et autres mécaniques, tombés en désuétude.

« Après des années placées sous le signe de l’or, des diamants et d’autres matériaux nobles, j’ai décidé de changer de cap, car l’or attire une catégorie particulière de personnes dont je ne me sens pas proche, nous confie l’artiste. Prenez par exemple l’argent, il donne une plus grande liberté à la création et pour moi la création est synonyme d’imagination, ce que révèlent mes derniers bijoux, fabriqués dans des matériaux accessibles et qui ne demandent pas des investissements lourds. Je « désosse » volontiers des vielles montres, des portables, des appareils photos, même des machines à écrire d’antan, dont les pièces renaissent à une vie nouvelle, incrustées dans de l’argent, du laiton ou du cuivre. Le produit fini est fort intéressant. »

Comment sont accueillis ces bijoux pas comme les autres ?

« Cela fait 5 ans que j’essaye d’imposer ce style, suivi au demeurant par d’autres créateurs à l’échelle mondiale et qui a des chances de devenir une véritable tendance, nous dit encore Pétar Arbov. - Je suis très satisfait d’avoir fait mon entrée au Salon « Who’s next » et surtout d’y avoir trouvé des clients. C’est l’occasion de régler sa montre sur les idées et créations des collègues et de laisser travailler son imagination. »

Pétar Arbov n’en est pas à son premier salon, il a déjà fait ses preuves à Milan, mais il considère le rendez-vous de la mode à Paris comme le must !

Paris est aussi la ville où a fait ses études la jeune Valentina Antonov. Elle débute comme journaliste de mode ce qui l’amène souvent à rencontrer les grands maîtres du genre. Et c’est ainsi que petit à petit, en découvrant l’art des autres, elle se découvre aussi une nouvelle vocation, celle de créer sa propre griffe…Elle travaille actuellement en Bulgarie avec deux collègues et reconnaît avoir toujours eu un penchant naturel pour le stylisme et la création de ses propres modèles. « Il a simplement suffi d’ouvrir la porte à mon imagination et de la laisser s’exprimer », nous confie-t-elle en présentant sa marque « MERA » que les milieux de la mode en France considèrent comme un enchevêtrement réussi de l’élégance des tenues de soirée avec la sobriété des habits du quotidien :

“C’est un style qui convient à toutes les femmes qui tiennent à elles et qui ne craignent pas de donner libre cours à leurs émotions au travers de leur mode vestimentaire. Nous vivons à une époque survoltée où l’on n’a pas beaucoup de temps ni pour parler ni pour s’expliquer. Et c’est donc au vêtement de révéler la nature de la femme, son énergie, son tempérament, son état d’esprit…Notre style est très épuré, minimaliste mais expressif. Il met en valeur la féminité sans l’exubérance des détails superflus." 

Version française: Sonia Vasséva
Photos: Archive personnelle