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Les logements des Roms, symbole d’une intégration ratée

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Photo: BGNES

La démolition de logements illégaux à Varna ou encore plus à Stara Zagora a provoqué de fortes réactions. Des réactions nombreuses et parfois même  extrêmes - de l’adhésion totale à la condamnation sans appel. Le comité Helsinki Bulgarie a même accusé les autorités de Stara Zagora de s’être rendues coupables de « violences racistes institutionnalisées ». Les faits ont également soulevé de nombreuses questions. Pourquoi, par exemple, démolit-on des logements roms alors que l’on ne fait pas de même pour les bâtiments et  hôtels construits sans permis sur la côte ? Comment, alors que des habitants vivent dans des habitations illégales peuvent-ils avoir une adresse  officielle et des raccordements à l’électricité et à l’eau ? Jusqu’à quand les Roms seront-ils « récupérés » politiquement ? Qui a un intérêt à ce qu’ils ne soient pas intégrés et fassent l’objet de ségrégation ?

« De façon récurrente, on utilise la communauté Rom pour diviser. Diviser pour mieux régner. On oppose une communauté qui n’a pas la garantie du respect de ses droits à la majorité des Bulgares de souche, et ceci à des fins purement politiciennes. Et bien sûr en violation du droit, car ici nous ne parlons pas de quelques constructions illégales mais du droit à une vie digne. » explique de façon catégorique Victor Lilov, membre du conseil citoyen du Bloc réformateur et producteur de longue date de l’orchestre rom « Karandila ». Il a été l’un des participants à la table ronde spéciale consacrée à ce problème et organisée par Radio Bulgarie et Binar.

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C’est dans ce sens que va également l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme qui condamne la Bulgarie dans une affaire similaire (Yordanova et autres contre Bulgarie) au motif que les logements des plaignants leur appartiennent au sens de la Convention européenne des droits de l’homme, et peu importe qu’ils aient été construits de façon illégale sur des terrains dont ils ne sont pas propriétaires. La destruction des logements de Stara Zagora fait courir le risque d’une nouvelle condamnation de la Cour de Strasbourg, selon les experts. D’autres, au contraire, soutiennent pleinement le jugement.

« La loi doit être appliquée à la lettre et personne ne doit se prévaloir de ses origines pour revendiquer des privilèges. Les constructions illégales ne peuvent pas être régularisées pour la seule raison qu’elles sont habitées par des personnes qui prétendent que parce que personne n’a rien fait pendant 20 ans, elles ont un droit sur elles. Rien de tel», explique le député européen du VMRO, Anguel Djambazki.

Selon Mikhaïl Ivanov, ancien conseiller du président pour les questions ethniques et religieuses, il faudra « reconnaître le problème de certains territoires urbains où vivent des minorités, comme un problème bulgare. Ce problème devra être résolu de façon générale, avec les financements nécessaires et en impliquant les habitants de ces quartiers. En ne le faisant pas, nous contribuons à la ghettoïsation de pans entiers de notre territoire et de notre population. »

Malgré les divergences de points de vue sur les événements récents, les participants de la table ronde sont tombés d’accord pour dire que le fond du problème réside dans l’inaction des pouvoirs publics, qui en 20 ans ne sont pas parvenus à élaborer une politique suivie et efficace du logement mais également une politique d’ensemble concernant l’intégration des Roms.

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Selon Ivan Tchakarov, maire de l’arrondissement « Krasna Poliana » de Sofia, où vit également une forte communauté rom, la Bulgarie sous-estime  l’énorme potentiel que recèle cette population, c’est-à-dire une population jeune, en âge de travailler, principalement, souligne-t-il. En ajoutant : « Ils ont du potentiel et sont prêts à travailler. Le travail pénible et sale ne les rebute pas. »

L’éducation est un outil d’intégration fondamental et peut-être même le plus important, mais il n’est pas encore suffisamment utilisé.

« Quant à l’intégration, elle avance, mais très lentement », explique Entcho Stefanov, représentant de la communauté rom.

L’intégration des Roms passera par la mise en œuvre de politiques, mais également et inévitablement par les actes de chaque citoyen. Elle passe par la prise de conscience de la nécessité de s’affranchir de tout stéréotype entraînant uniquement la stigmatisation et la ségrégation de cette communauté - une réalité qui représente une perte pour chacun d’entre nous.

Version française : Rita Morvan
Photos: BGNES



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