"Des histoires au fil de l’eau", tel est le slogan sous lequel a été lancée une campagne dont l’objectif est de sensibiliser aux problèmes principaux des rivières et de proposer des solutions. L’idée de cet événement vient de l’organisation internationale de protection de la nature, WWF. Les écologistes se proposent également de convaincre les Bulgares de s’engager de façon plus volontariste et de ne plus tolérer la destruction de leurs richesses naturelles. «  On remarque surtout la pollution des cours d’eau mais il y a bien d’autres domaines dans lesquels les dommages sont irrémédiables. Nous pouvons nettoyer les rivières, améliorer leur état chimique, mais en attendant elles auront perdu toute leur diversité biologique. Il faut donc agir d’urgence ! » prévient Lyoubomir Kostadinov, expert du programme « Eaux » du WWF. La campagne évoquée a commencé par l’ouverture à la signature d’une pétition sur la protection des eaux qui sera déposée auprès des institutions nationales. Pour la soutenir, rendez-vous sur le site : http://www.wwf.bg/get_involved/rivers/petition/

« Nous lançons cette pétition pour sensibiliser le plus grand nombre de citoyens possible et pour inciter les institutions à se montrer plus actives, explique Lyoubomir Kostadinov, au micro de Radio Bulgarie. Le moment n’a pas été choisi au hasard. Les directions chargées de la gestion des bassins hydrographiques au Ministère de l’Environnement et des Eaux doivent disposer d’instruments appropriés pour pouvoir prendre des mesures en vue de mettre un coup d’arrêt à la  pollution  de plus en plus généralisée des cours d’eau. Une rivière n’est pas qu’une eau qui s’écoule. C’est un écosystème complexe, avec des interactions tout au long de nombreux kilomètres. »

« En Europe, les stations d’épuration sont légion, et ce, depuis longtemps. Les gens sont très conscients de l’importance de la propreté des rivières mais du fait d’influences anthropogènes, la plupart des cours d’eau ont connu des modifications. Dans les années 50 et 60 en Bulgarie, on a construit massivement des digues pour corriger le lit des cours d’eau, pour les rectifier.  Mais il faut bien comprendre que toute restriction de la rivière par un barrage ou une infrastructure de ce type constitue un obstacle à la migration des espèces. Des populations sont séparées, deviennent plus vulnérables et souvent s’éteignent complètement. Autre problème douloureux depuis ces dernières années, l’extraction de sable ou de gravier des rivières. Le boom de la construction a entraîné une demande accrue de ces matières premières et de nombreuses rivières ont été affectées. Le niveau des nappes phréatiques a baissé, ce qui a eu un impact négatif sur les possibilités d’irrigation des terres agricoles. »

« Nous constatons actuellement que l’infrastructure vieillit et que des digues et des ponts aux dimensions mal adaptées contribuent aux inondations, déclare Lyoubomir Kostadinov. Nous devons visiblement commencer à nous adapter à cette nouvelle réalité climatique. Des inondations qui se produisaient peut-être une fois tous les 50 ans auparavant, deviendront probablement plus fréquentes, et nous y assisterons tous les 20 ans peut-être.  Nous sommes impuissants devant ces phénomènes mais nous pouvons gérer le risque  et faire en sorte qu’ils ne fassent pas de victimes et causent le moins de dégâts possible aux infrastructures. »

Version française : Rita Morvan