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Vencislava Choïkova sur les racines, les ailes et l’aspiration à la perfection

Photo: Archive personnelle

„Je vis en France depuis des décennies, mais la Bulgarie a toujours été dans mon cœur. Je m’intéresse constamment à ce qui se passe dans la vie musicale chez nous, je n’ai jamais rompu ce lien” – des propos de la violoniste Vencislava Choïkova.

En tant que soliste Vencislava Choïkova a donné des récitals dans les salles parisiennes les plus connues. Au fil des années elle a collaboré activement avec l’Orchestre de Radio France, avec différentes formations d’opéra et de chambre. L’étape la plus émouvante de sa carrière professionnelle a été le travail en tant que premier violon de l’„Orchestre symphonique européen”, où elle commence à jouer en 1989. Avec cette formation elle a eu la possibilité d’interpréter un répertoire extrêmement intéressant et diversifié sous la baguette de Jean-Claude Casadesus, Patrick Fournier et d’autres grands noms. Ente 1990 et 1992 elle effectue une spécialisation dans le domaine de la musique de chambre au Conservatoire de Paris. Et elle obtient une fois encore une médaille d’or avec le diplôme.

Vencislava fait ses premiers pas en musique dès l’âge de cinq ans. Elle termine ses études secondaires à l’École de musique „Panaïot Pipkov” dans sa ville natale Pléven, avec une médaille d’or et un prix spécial du Ministère de la Culture. Plus tard elle décroche son diplôme à l’Académie nationale de musique, en tant qu’étudiante du prof. Vladimir Avramov. Elle effectue sa spécialisation auprès du prof. Boyan Létchev. Elle est le lauréat de prestigieux concours internationaux. Depuis 1994 elle vit et travaille à Cannes, elle enseigne au Conservatoire de la ville et occupe le poste de directeur artistique d’un concours pour instruments à cordes. En tant que pédagogue et interprète elle manifeste un vif intérêt envers la musique contemporaine.

Vencislava est issue d’une famille de musiciens. Elle est la fille de Bojko Shoïkov – qui a été pendant de nombreuses années directeur de l’École nationale des arts „Panaïot Pipkov” à Pléven, à laquelle il a consacré beaucoup de forces et d’énergie. Grâce à ses efforts pendant les années 1960 a été construite aussi la merveilleuse salle de concert de l’école, qui porte aujourd’hui son nom. „Mon père était un créateur et un pédagogue dévoué, un exemple pour nous – ses élèves ” – dit Vencislava. Et encore: 

„Il y a dix ans à Pléven a été organisé un concert-rencontre en mémoire de mon père. Alors j’ai rappelé ce qu’il disait au sujet des ailes et des racines. Il nous enseignait qu’il est important pour l’artiste de se rappeler et de garder ses racines, qui lui donneront de la force et de la stabilité tout au long de sa vie. Et de voler librement avec les ailes de la jeunesse et de l’inspiration. C’est ce qui s’est passé aussi avec moi – je me suis „envolée” à des milliers de kilomètres. Mais je ne me suis jamais détachée de mes racines. Je crée constamment des contacts entre les institutions musicales de France et de Bulgarie. Ces derniers temps j’ai orienté mes efforts vers la préparation de Sofia pour devenir Capitale européenne de la culture en 2019. Pour moi cela a été un grand honneur d’accepter le poste de présidente de laMaison musicale européenne – Maison de l'Europe 06 (Alpes Maritimes) – une organisation, qui regroupe trente-six fondations et associations sous la direction du Parlement européen à Bruxelles. Notre principal objectif est de populariser la culture de tous les États en Europe. Bien sûr, j’ai des propositions, liées à l’art bulgare. Surtout le centenaire de la naissance de la grande basse bulgare Boris Christov. Je travaille également beaucoup pour les jeunes talents de notre pays. Nous avons déjà des projets franco-bulgares avec les écoles des arts à Sofia, Pléven, Bourgas, Plovdiv.”

De tout ce qu’elle a appris en Bulgarie, qu’est-ce qui accompagne Vencislava dans son activité pédagogique. Voici sa réponse:

„La méthodologie pédagogique bulgare est connue à travers le monde. Pendant longtemps elle se trouvait sous la forte influence de l’école soviétique. Mais il y a quelques différences notables. Tout d’abord, c’est le lien de l’enseignement avec notre folklore. Mes enseignants bulgares m’apprenaient la patience dans l’apprentissage de la profession, la capacité d’observer et de rechercher constamment. Les professeurs à l’académie nous disaient tout le temps que l’artiste doit découvrir les limites de ses propres capacités et ensuite de les développer pendant toute sa vie. C’est le seul moyen pour lui d’entretenir l’aspiration à la perfection. ”

Version française : Tsvetan Nikolov



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