Les données du dernier recensement de la population en 2011 ont confirmé les prévisions des sociologues : la tendance de dépopulation de la Bulgarie progresse à grands pas. La situation se dégrade depuis longtemps, disent les sociologues, les yeux tournés vers 2050 sans trop d’optimisme.

Vers la moitié du siècle, notre pays devrait compter 5 millions de personnes soit 2 millions de moins qu’aujourd’hui. En même temps la population de l’UE devrait grimper d’au moins 15 millions de personnes. Le sentiment de catastrophe démographique est consolidé par un taux de mortalité élevé et par un vieillissement progressif de la population.

« Les problèmes ne viennent pas de l’extérieur, ils sont là, en Bulgarie – dit Totko Naydénov, secrétaire général de l’association nationale « Vie pour la Bulgarie » et auteur du livre « Les enfants – notre raison de vivre ». Plus de la moitié des enfants en Bulgarie sont nés hors mariage avec toutes les conséquences qui en découlent – dit Totko Naydénov :

« La plupart des femmes préfèrent bénéficier du statut de mère célibataire car cela leur permet de toucher des allocations forfaitaires pour élever leur enfant. Le rapport spécial de l’Agence américaine de renseignement « Tendances globales en 2015 » tire la conclusion que la Bulgarie est championne en matière de population vieillissante, qui de plus s’appauvrit sans cesse et décide d’émigrer. En clair, nous assistons à une catastrophe démographique en temps de paix ! Quels sont les chiffres ? Nos concitoyens diminuent de quelque 60 000 personnes par an. Alors qu’en 1988 le taux d’accroissement de la population était de 2,1 pour 1000 habitants, aujourd’hui il est négatif : -5,5 pour 1000 habitants. Selon les données de l’Institut national de la Statistique, la population bulgare compte un peu plus de 7 280 000 personnes mais l’Agence américaine de renseignement avance un chiffre inférieur : 6 900 000 personnes. Même si la différence n’est pas significative, la prévision est alarmante car de plus la population bulgare est malade, ajoute Totko Naydénov. – L’État ne consacre que 4,3 % de son PIB au système de santé contre 2,5 fois de plus dans les autres pays membres de l’UE. Il faut ajouter encore une touche à ce tableau – la composition ethnique de la population en Bulgarie est en train de changer sans pouvoir en évaluer les particularités car les instituts de sondage ne se penchent pas sur la question. »

Toujours est-il que la presse bulgare a relaté l’histoire de Macédoniens, Russes, Arabes et Asiatiques qui sont amoureux de la Bulgarie qu’ils considèrent de leur pays d’adoption. En 2009, la moitié des étrangers arrivés dans notre pays pour faire du business, pour se marier ou pour étudier déclaraient leur intention de s’y installer durablement. Parmi les raisons qui font venir les étrangers en Bulgarie il faut citer la baisse des prix de l’immobilier, le coût abordable des produits et des services et bien sûr la nature sublime. Les Russes qu’on appelle souvent « les nouveaux Bulgares » sont très actifs à investir dans un logement sur la côte bulgare de la mer Noire et malgré la crise économique qui persiste, ils sont entre 200 000 et 300 000 à s’acheter une résidence chez nous. À la différence de tous les immigrés, ce sont les citoyens de la Macédoine qui acquièrent le plus vite la citoyenneté bulgare. Ils choisissent la Bulgarie surtout pour des raisons économiques et pour jouir des privilèges qui découlent de notre adhésion à l’UE.

Version française : Krassimir Koprivenski