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Strandja, l’énigmatique

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Le complexe de culte Begliktach est un des mystères de la Strandja.
Photo: Vénéta Nikolova

Tu ne pourras probablement pas trouver un endroit plus sauvage et plus éloigné de la civilisation. Et si tu décides d’emprunter ses chemins, qui se faufilent à peine à travers la végétation épaisse, tu pourrais même t’y perdre. Parce que dans la Strandja c’est la nature, et pas l’homme, qui règne. Dans toute sa splendeur et toute sa beauté indomptable !

L’élément le plus ancien relatif à la forteresse Roussokastro, découvert dans les ruines de celle-ci est une inscription du début de l’époque byzantine du VIème siècle de notre ère.

Nous la connaissons surtout à cause de ses communes maritimes Sinémorets, Varvara, Tsarévo et Lozenets, qui en été se remplissent au maximum de touristes. Mais très peu sont ceux qui pensent à tourner le dos au béton chaud et à la foule humaine, pour se diriger vers l’intérieur de la montagne. Dans ses replis on peut tomber sur des trouvailles surprenantes, comme des mégalithes oubliés par le temps, des lieux de culte ou des sanctuaires mystérieux. Certains d’entre eux ont été transformés en attractions touristiques, mais la plupart tu devras les découvrir par toi-même, en traversant des forêts impénétrables et des clairières vides, brûlées par le soleil.

Un sentier raide serpente à travers le relief montagneux, près des vestiges de la forteresse romaine Roussokastro et mène tout droit dans la grotte « Rouskina doupka », pour laquelle on suppose qu’il s’agit d’un sanctuaire thrace du 5ème siècle av. J.-C. Ce merveilleux endroit, plein de légendes de dragons et de filles enlevées, est connu parmi la population locale avec les propriétés miraculeuses de sa source.

L’église « Saint-Georges » a été construite à l’emplacement d’une église plus ancienne.

À proximité tu découvres l’église « Saint-Georges » restaurée récemment. Tu peux y allumer un cierge et t’adonner à des réflexions philosophiques. D’une manière générale dans la Strandja on peut échapper facilement au quotidien du citadin stressé, pour s’immerger dans une autre dimension. Et ici des vestiges mystiques et énigmatiques de l’antiquité te guettent à chaque pas.  

Le complexe de culte Begliktach attire des touristes tout au long de l’année. 

Un coin approprié pour entrer en contact avec le passé et pour faire de la méditation au lever du soleil est le sanctuaire mégalithique Begliktach à pas plus de 5-10 km de nos hôtels maritimes. Il constitue une construction géante de blocs de pierre. Si tu regardes attentivement tu verras qu’ils ont été taillés par l’homme, qui y a sculpté avec une précision étonnante des cercles, des cuvettes, des marches. En utilisant des moyens inconnus certaines de ces pierres, pesant des dizaines de tonnes, ont été déplacées et rangées dans des configurations étranges dans le but de créer un espace sacré pour les dieux. Et en face de l’entrée de ce sanctuaire antique se situe le trône du principal prêtre, sur lequel chaque touriste se précipite pour se faire prendre en photo. Les scientifiques supposent que le temple avait été utilisé sans interruption pendant 2 millénaires, alors que son activité a probablement cessé au 5ème siècle avec la diffusion du Christianisme sur nos terres.

Dans la localité Michkova niva il y a un complexe mégalithique unique en son genre, qui fait encore l’objet d’études.

Une autre structure mégalithique provoque aussi l’imagination du voyageur qui arpente les endroits reculés dans la Strandja. On ne peut accéder au complexe archéologique phénoménal qu’à pied ou avec un véhicule tout-terrain, pas sans les instructions d’un guide expérimenté. Mais son éloignement n’est pas un obstacle pour les centaines de touristes, qui chaque année entreprennent une vraie expédition, pour voir la localité Michkova niva. À cet endroit il y a un impressionnant complexe de culte, ayant été utilisé en tant que tombe d’un prêtre supérieur, et par la suite en tant que sanctuaire du dieu Apollon. On suppose que la structure en question aurait servi de mausolée à un éminent souverain thrace du Vème au IIIème siècles av. J.-C. Selon des scientifiques, le complexe avait été utilisé à partir du milieu du deuxième millénaire av. J.-C. jusqu’à l’antiquité tardive. Mais ce qui attire les amateurs de phénomènes inexplicables, sont les fouilles archéologiques au pied du sommet de Gradichté. Selon des rumeurs et des légendes, il s’agit du tombeau mystérieux de la déesse égyptienne Bastet, qui, pour se venger de l’expédition scientifique, ayant osé pénétrer dans sa demeure en 1981, aurait envoyé à une partie de ses membres une malédiction et à certains … la mort. 

Une promenade en barque sur la rivière Ropotamo offre une rencontre avec la nature sauvage de la Strandja.

Mais Strandja n’est pas seulement de la mystique et de l’histoire. La montagne est captivante avec le parfum de ses herbes sauvages, avec le chant des oiseaux exotiques, ainsi qu’avec ses courbes douces, qui se profilent à l’horizon, telle de la soie agitée par le vent. Et que dire de ses forêts séculaires? Dans leurs recoins ombragés passent les eaux de petites et de grandes rivières. Véléka et Ropotamo sont les plus attractives pour les touristes. Pendant que tu glisses sur une barque sur leur surface lisse tu observes des tortues, des libellules et toute sorte de créatures vivant dans les rivières, ainsi qu’une végétation semblable aux lianes, qui n’est pas typique pour notre région. L’automne est par ailleurs une excellente occasion pour visiter le Centre de protection de la nature Poda Bourgas. Pendant la migration ici font escale plus de 250 espèces d’oiseaux, pour se reposer, se nourrir et pour être pris en photo par les touristes. Yana Gotchéva de l’Association bulgare pour la protection des oiseaux raconte: 

« Chaque saison on peut compter plus de 300 mille cigognes migrantes – c.-à-d. presqu’autant que toute la population européenne de la cigogne blanche! En plus de cela on peut dire qu’ici il y a beaucoup de pélicans, de rapaces. Le ciel ici est plein d’oiseaux en avril et ensuite à l’automne. Ce complexe de lacs près de Bourgas est une sorte d’oasis pour leur route migratoire, voilà pourquoi il est protégé, en tant que partie du réseau européen Natura 2000. »

Le Centre de protection de la nature « Poda » est inscrit dans la liste des 100 sites emblématiques.

La Strandja avec ses sanctuaires millénaires et ses forêts ombragées, est une oasis non seulement des oiseaux et de la nature sauvage, mais aussi pour chacun, qui cherche le calme et un chemin vers soi-même. La montagne t’invite à comprendre au moins une petite partie de sa beauté indomptable, pleine de mystères et de magie.

Version française : Tsvetan Nikolov

Photos: Vénéta Nikolova

La région est popularisée dans le cadre du projet « La magie de l’Antiquité et la beauté de la nature du golfe de Bourgas à la Strandja ». 




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