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Le torchon brûle entre Sofia et Moscou

Photo: Archives

Après la saga du gazoduc South Stream qui se dessine depuis plusieurs mois, un nouveau dossier brûlant s’est posé la semaine passée entre Sofia et Moscou. Le feu s’est déclenché ce mardi après une déclaration sans raison évidente du ministre bulgare de la Défense par intérim. Vélizar Chalamanov a déclaré que les avions de chasse et les bombardiers russes seraient envoyés aux oubliettes pour mettre fin à la dépendance de l’armée de l’air bulgare vis-à-vis de la Russie. Aux dires du ministre, la Bulgarie, pays membre de l’OTAN, pourrait se doter de 8-10 avions militaires d’un type nouveau.

Selon des révélations dans la presse, il s’agirait d’avions d’occasion comme les américains F-16, les européens Eurofighter ou encore les machines suédoises Gripen. Il est cependant discutable si un ministre par intérim dont le mandat n’excède pas trois mois pourrait exprimer sa position sur des stratégies de long terme qui en plus relèvent des compétences de l’Assemblée nationale et du gouvernement.

L’éventuelle décision de Sofia de renoncer aux avions russes et la passation hypothétique d’un marché public en vue de l’achat de nouveaux avions a apparemment agacé la Russie forte de son industrie militaire. Un cas de figure qui cependant n’a pas donné lieu à une position officielle. Par la suite, les provocations se sont déplacées sur la toile. Le ton a été donné par le vice-premier ministre russe Dmitry Rogozin qui a écrit sur son profil Twitter : « Un certain Chalamanov aurait convaincu le premier ministre Bliznachki de trahir une fois de plus la Russie pour quelques F-16 d’occasion ». C’est le ministre bulgare des Affaires étrangères, Daniel Mitov qui a répondu à la provocation mais cette fois-ci pas sur Twitter. Il a déclaré officiellement que la Bulgarie est un pays souverain qui prend des décisions souveraines et n’a pas d’explications à donner à des pays tiers. Des journaux russes ont tout de suite ironisé ses paroles surtout en ce qui concerne les décisions souveraines d’un pays souverain, membre de l’OTAN.

Quelques jours plus tard la tension est de nouveau montée entre Sofia et Moscou. En cause, l’entretien accordé par le président bulgare Rossen Plevneliev au journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » dans lequel il qualifie la Russie de « pays nationaliste et agressif ». Et Moscou n’a pas tardé de réagir officiellement. Selon le porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Alexander Lukashevich, les déclarations de Rossen Plevneliev représentent « une rhétorique inadmissible qui favorise la conjoncture momentanée et porte atteinte aux traditions séculaires d’amitié et de coopération entre les peuples fraternels de la Russie et de la Bulgarie ».

Plusieurs observateurs, non seulement en Bulgarie, ont été surpris de constater que le pays membre de l’UE le plus pauvre et le plus corrompu et un satellite soviétique il y a 25 ans s’est engagé maintenant dans les rangs des russophobes au sein de l’OTAN.

Version française : Krassimir Koprivenski



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