Les consultations politiques tenues par le parti GERB la semaine dernière avec les 7 autres partis qui entrent à la nouvelle Assemblée nationale n’ont pas apporté une réponse catégorique quant à la composition du futur gouvernement de la Bulgarie, si bien qu’un deuxième tour est attendu cette semaine avec 4 des formations qui ont été retenues, à savoir le Bloc réformateur, le Front patriotique, et les deux représentants de la gauche, le PS et ABV.

Et nous avons appris contre toute attente et sans aucune annonce officielle, que hier soir, les leaders de GERB et du Bloc réformateur s’étaient rencontrés, s’étaient parlés, pour constater un sérieux rapprochement de leurs positions, qui leur permettra de signer un accord de coalition. Mais le parti GERB aura aussi besoin d’un troisième partenaire, pour asseoir sa majorité absolue au Parlement, et nous le connaissons déjà depuis la semaine dernière - le Front patriotique. En clair et pour résumer la situation dans le langage des chiffres, avec ses deux partenaires le parti GERB de Boyko Borissov pourra compter sur une majorité de 126 députés à la 43^e Assemblée nationale qui compte au total 240 élus ! Que demande le peuple…

Mais le parti GERB va encore plus loin, cherchant le « soutien ad hoc » du PS et du parti ABV, qui sera peaufiné à l’occasion de prochaines consultations dans le courant de la semaine. Quant aux trois autres formations qui trouveront place à la 43^e Assemblée nationale, le MDL, les nationalistes d’ATAKA et la « Bulgarie sans censure », elles seront mises sur la touche et totalement isolées dans la prise des grandes décisions attendues de tous, nous confirme Thomas Bikov, de l’Institut de politique de droite :

« On est quand même encore loin de l’aboutissement de ces intentions, même si nous nous accrochons au chiffre 126 de la nouvelle majorité de députés qui assureront le soutien du prochain gouvernement de la Bulgarie. Mais n’oublions pas que le Front patriotique, comme le Bloc réformateur sont des coalitions en elles-mêmes, donc issues du regroupement de plusieurs autres partis et formations, ce qui quelque part est une source d’insécurité, voire de stabilité plus ou moins précaire, surtout lorsqu’il faudra se prononcer sur les différentes projets de loi, déposés à l’Assemblée nationale, sur lesquels les avis pourront se rejoindre… ou pas ! Donc, je me dis que s’il faut organiser de nouvelles législatives anticipées, autant les convoquer le plus tôt possible, en janvier ou février, plutôt que d’attendre un an… »

La situation n’est pas bien claire et le processus de négociations sonne faux, d’après le politologue Boris Popivanov de l’Université de Sofia :

«  En ce sens, je suis dans l’attente des évènements à venir. Mais souvenez-vous, dès la nuit des élections, le 5 octobre, Boyko Borissov a abattu les cartes et a indiqué le chemin qu’il voulait suivre…Pas de participation directe du MDL et du PS à la gouvernance du pays, car son parti le lui interdirait et une main tendue aux autres partis, sans exclure le pire des scénarios, à savoir de nouvelles élections anticipées.  Pire, pas tellement pour le parti GERB, mais pour les petites formations qui ont fait une percée, le 5 octobre, mais qui risquent de se retrouver hors-bord à l’issue d’un éventuel nouveau scrutin… »

Version française : Sonia Vasséva