La Bulgarie marque les 25 ans de transition par un monument en l’honneur de Guéorgui Markov

Publié le 15/11/14 à 13:32]

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Photo: BTA

Cette semaine, la Bulgarie a marqué les 25 ans depuis l’effondrement du régime communiste dans le pays. Un quart de siècle après la date historique du 10 novembre, sur la place “Journaliste” à Sofia a été inauguré un monument à la mémoire de l’écrivain et émigrant politique Guéorgui Markov, assassiné à Londres en 1978. Cet événement fait partie de la campagne “25 ans de Bulgarie libre”. Trois présidents bulgares ont été présents à la cérémonie officielle - Jéliu Jélev, Pétar Stoyanov et l’actuel chef de l’Etat Rossen Plevnéliev. “Pour moi, c’est un énorme honneur d’assister à l’inauguration d’un monument qui vient un peu tard - ainsi nous honorons l’œuvre d’un des écrivains bulgares les plus talentueux qui a travaillé à l’époque de la dictature communiste. Avec sa plûme acérée et sa voix puissante, Guéorgui Markov est devenu l’exemple le plus remarquable du choix entre la liberté et la résignation”, a dit dans son allocution le président Plevnéliev. Spécialement pour la cérémonie à Sofia étaient venus également l’épouse de l’écrivain Anabel Markova, de Londres, et son frère Nikolas Markov, qui vit depuis de longues années en Italie.
“Les vivants ferment les yeux des morts. Les morts ouvrent les yeux des vivants” - cette vieille maxime que Guéorgui Markov mentionne dans ses “Reportages in absentia”, est inscrite sur le monument, créé par le sculpteur Denko Denkov. Les fonds pour le monument sont un don privé du chirurgien de renommée mondiale, le docteur Guéorgui Lazarov, qui a quitté la Bulgarie en 1969. A la cérémonie d’inauguration, le médecin a déclaré que les oeuvres de Guéorgui Markov doivent entrer dans les manuels de littérature, aux côtés de celles de Christo Botev.
Guéorgui Markov décide de quitter son pays après la censure imposée sur sa pièce “J’étais lui” et l’arrêt de sa première sans aucun avertissement. Il s’installe à Londres et travaille pour la BBC, la Deutsche Welle allemande et Radio Free Europe, fondée aux États-Unis.
De 1975 à 1978 Markov écrit ses “Reportages in absentia” qui dévoilent la vie en Bulgarie socialiste dans toutes ses nuances. Ils sont diffusés sous forme de récits radiophoniques chaque semaine sur les ondes de Radio Free Europe. Les critiques visent les défauts du régime socialiste et personnellement Todor Jivkov. On considère que c’est justement la raison pour laquelle les autorités bulgares décident de s’en débarrasser. Le 7 septembre 1978, le jour de l’anniversaire de Todor Jivkov, l’écrivain dissident est victime d’un attentat sur le pont de Waterloo à Londres. Il reçoit une piqûre de parapluie qui injecte dans son corps une minuscule capsule de ricine, le poison mortel. Guéorgui Markov décède le 11 septembre 1978.

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