Fonder une famille et avoir des enfants - c’est le miracle que Christian Krastev, ministre des Transports du cabinet intérimaire de Marine Raykov espère de tout coeur voir se produire à Noël. Christian Krastev a gravi tous les échelons administratifs. Avant de s’asseoir dans le fauteuil ministériel il était directeur du port de Varna. Il n’a pas hésité une seconde à quitter le poste de fonctionnaire d’Etat et de tester ses capacités dans le privé en créant un des premiers transporteurs aériens internationaux à bas coût. Et par la suite, il a quitté la carrière qui le destinait à des positions élevées dans le business et la politique et a créé la surprise avec ses cheminements spirituels, car il a franchi un pas décisif en se consacrant à la foi – il est devenu hypodiacre.

« Cette démarche est une expression d’humilité, d’équilibre entre le monde laïc et l’univers spirituel. C’est aussi le moment où l’on se débarrasse des habits de chef et en rejoignant l’Eglise, on endosse les habits d’apprenti, de porteur du chandelier, de chanteur, de lecteur qui lit les textes sacrés et qui assiste l’évêque lors de la liturgie. C’est l’échelon le plus bas et je n’ambitionne nullement de m’élever dans la hiérarchie ecclésiastique. »

Pour Christian Krastev Dieu est synonyme d’amour et la foi est quelque chose d’éminemment personnel. Son fort attachement aux valeurs chrétiennes il le doit à sa famille. Son arrière grand-père faisait partie d’une fabrique d’église, son oncle et sa soeur sont théologiens.

« Ces dernières années, je me suis mis à fréquenter assidûment des personnes à l’esprit élevé, je n’ai pas en vue uniquement des religieux. Cette communication m’a beaucoup aidé à affermir ma foi et à sauter le pas pour devenir hypodiacre », poursuit Christian Krastev. Contrairement à l’opinion générale que la foi est le refuge des faibles, lui estime que : « Je dirais que ce sont bien les personnalités fortes qui trouvent réconfort dans la foi. Elles ont la force d’accueillir avec humilité toutes les épreuves de la vie, juste le contraire des tentations charnelles et matérielles qui sont susceptibles de porter préjudice à l’âme. On ne peut être vraiment soi-même que lorsqu’on vit dans l’humilité, lorsqu’on  réussit à surmonter son égo. Ce n’est qu’alors que l’homme commence à se construire, à devenir une autre personne. C’est vrai aussi que souvent on nous pointe du doigt, nous sommes incompris, mais se sentir bien n’est pas une idée particulièrement prisée en ce 21^ème siècle. »

Christian Krastev est persuadé que l’Eglise aura à jouer un rôle grandissant dans la société. La preuve pour lui c’est l’élection de jeunes aux rangs de métropolites, car les problèmes des jeunes d’aujourd’hui leur sont familiers. Les principes chrétiens ont-ils leur place en politique ?

« La politique qui ne tient pas compte des principes est éphémère et bien souvent ne mène à rien – est-il fermement persuadé. – Il y a des hommes qui entrent en politique pour faire le bien et ce sont des personnes à principes. Oui, je suis d’accord qu’en politique les compromis sont nécessaires, mais il faut trouver le juste milieu, ne pas perdre de vue le bien-être collectif et faire le bien pour un demain meilleur. Il est inconcevable de dissocier la politique de la spiritualité. »

Il ajoute qu’en ce qui le concerne, en tant que ministre il s’est toujours tenu droit dans ses bottes et n’a jamais fait des compromis avec ses convictions politiques. A la question où compte-il se réaliser à l’avenir – en politique ou dans le business, il répond :

«  Si je suis sorti de la politique ce n’est pas pour y retourner un jour. J’ai toujours été socialement engagé. J’ai toujours fait de mon mieux pour être utile et aider dans la mesure de mes possibilités et je ne compte pas me tenir à l’ombre de ma nouvelle mission dans la vie. Le fait que  je fais du business n’empêchera nullement de défendre aussi bien la spiritualité que la laïcité. »

Pour Christian Krastev les vraies valeurs de la vie sont l’amour, la famille, le respect des autres et la foi en Dieu. C’est pourquoi il fête la Nativité du Christ en famille, avec ses proches.

« Nous nous réunissons à la maison, c’est un moment très cher à mon cœur. Nous parlons, nous évoquons nos souvenirs, l’atmosphère est chargée d’émotion, nous nous empressons de nous confier tout ce que nous n’avons pas eu le temps de faire jusqu’alors. Je crois en la famille et à l’occasion de Noël j’appelle tous les hommes à sauvegarder la famille, car elle est le temple de Dieu. A notre époque, chaque deuxième famille est divisée, surtout les jeunes. Chacun ne défend que ses propres intérêts, l’égo a pris toute la place et nous sommes devenus tous de moins en moins conciliants. Et c’est cette absence de compromis et de tolérance qui se retourne contre la société, contre nous-mêmes et c’est nous qui souffrons de cette absence. Soyez patients les uns envers les autres! Faites preuve de plus d’humilité, surmontez votre égo! Réjouissez-vous des petites choses, savourez-les! La vie est outrageusement courte, il ne faut pas rater les bons moments! »

Version française : Roumiana Markova