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Nikolaï Raïnov et la force mystérieuse de la nature

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Photo: Veneta Pavlova

Ne manquez pas l’occasion de visiter l’exposition remarquable  « Les paysages symboliques ou la force mystérieuse de la nature » ouverte jusqu’au 11 janvier à la Galerie Nationale des Beaux-Arts. Elle est consacrée au 125e anniversaire de l’académicien Nikolaï Raïnov – un des plus grands érudits de l’histoire culturelle bulgare. Il est écrivain, interprétateur de folklore, traducteur, artiste peintre, critique littéraire et artistique. Il fait ses études au Séminaire, étudie la philosophie et termine des études graphiques. C’est une personnalité à intérêts encyclopédiques, difficilement comparable à quiconque surtout dans le domaine des arts visuels, dont il est l’illustre historien et explorateur.

Ces intérêts sont liés à l’essence spirituelle de l’art – nous dit dans une interview pour Radio Bulgarie la critique d’art Plamena Dimitrova-Ratcheva, commissaire de l’exposition. Il y a quelque temps elle prend connaissance d’un de ses manuscrits contenus dans les archives de la famille Raïnov se rendant plus précisément chez Diana-Maria Raïnova, sa petite-fille. Il s’agit d’un cahier qui commence par des notes sur l’histoire de l’architecture du onzième siècle, suivies de pages intitulées « La force mystérieuse des plantes. Science occulte d’herboristerie et guérison. »

« Personne jusque-là n’avait fait le rapprochement entre Nikolaï Raïnov et la connaissance et la pratique de l’herboristerie. Mais en fait ce manuscrit s’avère extrêmement intéressant et donne de l’information sur l’ancienne usage mythique de l’herborisation et la symbolique des plantes, à part cela – leur implication dans différents mystères religieux de par le monde antique également. Nous savons que Nikolaï Raïnov pratiquait l’astrologie et faisait des recherches approfondies dans le domaine de la théosophie. Il est un des fondateurs de l’association théosophique en 1930. Et donc ce manuscrit illustre une connaissance des plantes sous un angle novateur qui de loin dépasse leur usage pratique, préparation et pouvoir guérissant » – note Plamena Dimitrova-Ratcheva.

Selon elle ce cahier préfigure  les paysages à fleurs des champs du peintre Raïnov. A l’occasion de l’anniversaire est paru le recueil «  Raïnov – messager de la lumière » qui contient nombre de reproductions. On constate que l’auteur dessinait différentes plantes afin d’illustrer un manuel de phytothérapie. 

Les dessins existent uniquement en tant que reproductions mais malheureusement les originaux restent une énigme. Les paysages à fleurs sont la propriété de galeries d’art en Bulgarie ainsi que de collectionneurs privés. Réunies dans l’exposition ces œuvres sont textuellement et visuellement  liées au manuscrit de Raïnov. Au premier plan nous pouvons distinguer les plantes médicinales, à l’arrière-plan, la nature avec sa végétation, ses collines et ses nuages.

« Dans Dans son manuscrit Nikolaï Raïnov fait une étude très poussée que j’estime très émouvante, car c’est la première fois que j’apprends des choses sur les familles des plantes – nous confie Plamena Dimitrova-Ratcheva – Nikolaï Raïnov parle de la vie consciente des cellules des plantes car elles savent de quel élément elles ont besoin pour se nourrir, pour se développer,  comment cohabiter entre elles. Ceci est extrêmement passionnant car il ressort de la lecture du manuscrit que tout dans l’univers – depuis l’amibe jusqu’aux organismes très évolués, tout cela existe dans un ordre harmonieux précis. Et qu’elle est capable de casser cet ordre par négligence et sottise, mais peut aussi s’y intégrer parfaitement. Il donne à ce titre des exemples de personnes qui ont acquis ces connaissances et qui ont appliqué les lois de la nature à la lettre en étudiant ses forces mystérieuses ».

Dans le manuscrit on peut lire comment lorsqu’une plante se trouve sous tel ou tel signe astrologique, elle contient telle ou telle composante et par conséquent son pouvoir médicinal s’en trouve intensifié. Ou encore par exemple comment les fleurs sont entrées dans l’héraldique et ce qu’elles symbolisent.

Version française : Lubomira Ivanova
Crédit photos : Veneta Pavlova



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