Cinq ans est une période relativement courte pour un groupe. Pour « Oratnitza » ceci fut un bon début, l’ensemble est devenu connu grâce à sa musique originale, il a su conquérir le public aussi bien bulgare qu’étranger et a également enregistré son premier album. Chacun de ses concerts se transforme en une fête pour ses fans qui redécouvrent notre folklore revisité par les styles modernes comme le hip hop,la batterie et la basse etle dubstep.

A la différence de sa musique qui est reconnaissable et porte la marque d’ « Oratnitza », le sens du mot Oratnitza est peu connu. Le leader du groupe Christian explique :

« En principe « Oratnitza » est un vieux rite traditionnel qui se déroule le Dimanche du pardon (7 semaines avant Pâques). C’est un rite païen de purification de l’âme et du corps de l’être humain par le feu. Le mot même provient du dialecte chope ce qui explique pourquoi l’accent tonique tombe sur la première syllabe. Nous avons bien aimé ce nom à cause de la symbolique qu’il incarne, ce qui a provoqué notre choix de titre du groupe. En l’espace de ces cinq ans nous nous sommes rendus à plein d’endroits. Nos participations sont toujours très chargées en émotion, devant un public varié. Je n’ai jamais fait de classement, c’est toujours tout aussi émouvant. »

« C’est de la Malaisie dont je garde les souvenirs les plus émouvants. On concourait à un festival aux côtés de groupes venant du monde entier. Nous avons présenté nos chansons ensemble avec les chanteuses de la formation « Kipri ». Le public s’est montré très perspicace avant de nous féliciter, impressionné par la musique bulgare. Certains connaissaient le « Mystère des voix bulgares » ou avaient entendu parler de la musique de chœur ou traditionnelle bulgare. Mais surpris, ils nous demandaient si le didgeridoo était un instrument traditionnel du folklore bulgare. »

« Oratnitza » réunit quatre musiciens : Christian, Pierre /Bunny/, Ivan /le Pope/ et Gueorgui /Jorge/. Ils jouent respectivement à la flûte, à la grosse caisse, au cajon péruvien et au didgeridoo australien. Le premier album d’ « Oratnitza » est sorti hors de la Bulgarie. Il est diffusé sur les chaines radio de cinq continents et fait l’objet d’éloges dans de prestigieux magazines de musique ethno : Roots, Songlines, Folk Forum. Il est également disponible sur Internet. Christian raconte :

« Je suis d’avis que la bonne musique doit se frayer un chemin et pouvoir être accessible pour  l’auditeur d’une manière ou d’une autre. Nous avons donc opté pour un choix alternatif qui est d’accepter la proposition du site Zamunda de participer à leur campagne visant à populariser la musique bulgare. Nous en sommes sortis gagnants car nous y figurions avec un clip vidéo et la musique du premier album. Nous travaillons déjà sur un nouvel album dont la sortie est prévue en 2015 ».

« Oratnitza » répète sans cesse afin de transmettre à son public la magie de sa musique qui fait le plein de bonne humeur et ne laisse pas indifférent. Le public se lève debout spontanément et presque à chaque fois les concerts se terminent par un khoro bulgare. « Nous avons invité tant de monde à notre anniversaire le 12 décembre et lorsqu’on nous demande si « Oratnitza » y jouera, notre réponse est - Oui ! » –disent les membres du groupe.

Présenté par Lubomira Ivanova