Le titre d’« Innovateur de l’année » et d’ « Entreprise innovante » pour l’année 2014 a été remis pour la troisième fois par l’Agence des Brevets. Sur les 250 à 300 demandes de brevet déposées par an, à peine 40%  sont jugées recevables.

Kamen Vesselinov, président de l’Agence des Brevets a dit pour RBI que ces dernières années le nombre le plus important de découvertes appartient au domaine de la construction mécanique. Un fait curieux est que dans le monde les innovations nous retrouvons essentiellement des compagnies, alors qu’en Bulgarie ce sont surtout des personnes physiques qui revendiquent un brevet. Comment expliquer cette particularité ?

« Notre économie ne fonctionne pas comme on l’aurait souhaité – dit le professeur Vesselinov – Il n’y a que l’économie active qui génère des inventions. Citons l’exemple de Siemens qui rien qu’en un an enregistre environ 2000 brevets. Chez nous les compagnies se montrent plutôt passives. Seuls quelques enthousiastes fabriquent, dans leur petit coin, quelque nouveauté surprenante ».

Les nominations sont réparties en trois catégories : chimie et biotechnologie, électrotechnique et électronique, construction et construction mécanique. Le titre d’Inventeur de l’année a été remporté par le professeur Vladko Panayotov et Marinella Panayotova pour leur méthode de purification de gaz éliminés lors d’émissions nocives. La découverte fera profiter non seulement la Bulgarie mais également l’Europe dans la lutte contre la pollution, est persuadé Vladko Panayotov. Il explique que pour l’instant la méthode utilisée consiste à capter les émissions nocives, à les liquéfier et les enterrer. « Ceci créera des ennuis dans le futur » - est-il catégorique. Quels sont les avantages de la découverte bulgare ?

« C’est un système d’élimination des émissions déjà au stade de leur production – explique le professeur Panayotov – si vous obtenez de l’énergie électrique à partir de charbon de basse qualité qui émet beaucoup – un captage des émissions et leur introduction sous terre ne sera pas nécessaire  - en revanche en utilisant les nouvelles méthodes des nanotechnologies, de la physique quantique, la physique – elles sont neutralisées dès leur apparition. Le dioxyde de carbone se transforme en un composé chimique inoffensif. Le dioxyde de souffre, les oxydes d’azote aussi, par contre les particules dures sont captées à part. »

L’innovation pourrait être mise au service de la purification des gaz émis par les automobiles, les avions et les bateaux. Le professeur Panayotov est motivé à se battre pour gagner le brevet N°1 au concours des inventeurs européens qui se tiendra à Paris en juin. Il envisage également de soumettre une proposition aux commissaires européens en charge de la protection de l’environnement et de l’énergie pour former un collectif qui, sur base de sa découverte, mettra en pratique des solutions technologiques pour l’industrie en Europe.

Dans la catégorie « Electrotechnique et électronique » le prix a été attribué à l’académicien Tchavdar Rouménine et au professeur Sia Lozanova pour la création de nouveaux capteurs qui n’ont pas d’analogues et font preuve d’une avancée dans le domaine de la micro-électronique.

« Ce sont des petites structures micro-électroniques qui transforment le champ magnétique en signal électrique avec une précision optimale afin qu’il puisse être mesuré. Tout ceci trouve son application dans les appareils tomographiques, dans le mesurage du champ géomagnétique, lors de la recherche de gisements de minerai et lors de la prévision d’éruptions volcaniques. Car en effet, lors des éruptions il se produit une anomalie au niveau du champ magnétique terrestre, et c’est là qu’interviennent nos capteurs qui sont dotés d’une  sensibilité qui leur permet d’enregistrer les changements du champ magnétique terrestre. Ils trouvent également leur application utile dans l’activité anti-terroriste. Les capteurs ont la sensibilité requise et une sélectivité de détecter à distance des objets métalliques aux endroits inattendus. Des robots pourvus de ces capteurs pourraient prévenir des actes barbares comme ceux qui viennent de se produire en France tout récemment. »

Des entreprises françaises, allemandes et italiennes ont déjà manifesté de l’intérêt pour ces innovations des scientifiques bulgares. « J’espère réaliser, au moyen de futurs contrats de partenariat, une production en série des nos capteurs » - dit en conclusion l’académicien Rouménine.

Version française : Lubomira Ivanova