Ils sont jeunes, pleins d’énergie et d’enthousiasme. A leur actif – 60 000 km parcourus à vélo, plus de 50 cours d’éducation civique dans 40 villes dans le pays, 30 projections d’un documentaire d’auteur, visites de 50 villages et petites histoires filmées des habitants, plus d’une centaine de pancartes explicatives des rues de Sofia, un livre publié, plus de 100 articles et quarante clips vidéo.Tel est  le fruit du travail d’une année des jeunes enthousiastes – Mario, Ivan, Ivomir, Martin, Ivo, Elena et Dénitza.

Ils sont les créateurs du site www.bulgarianhistory.org largement connu par le public bulgare du pays et de l’étranger. Comme il arrive souvent, l’initiative démarre sur Facebook il y a un peu plus de trois ans. Mario et Ivan, élèves au lycée français, décident de partager leur intérêt pour notre passé historique. « L’histoire pour nous c’est un hobby, un plaisir et une raison d’être fiers. » - nous dit Dénitza.

« Sur le site on peut trouver des petits documentaires courts, des clip vidéo, explique Déni. – Nous avons une rubrique « Les archives parlent » dans laquelle nous publions des discours, des lettres de soldats, des documents, tout ce qui peut être digne d’intérêt et ne peut être trouvé dans les manuels de classe. Les articles racontent des faits curieux, nous ramènent à des vieux mythes et légendes et des personnalités  quelque peu oubliées et que nous avons archivés dans la rubrique « Socialisme à la bulgare ».

Les jeunes ont sorti le premier livre  au printemps dernier. « L’histoire bulgare en 100 personnalités » reprend l’histoire non seulement de Bulgares ayant contribué au développement du pays mais aussi d’étrangers. Le livre pose le début d’une trilogie. Le Suisse Louis Ayer qui a vécu plus de vingt ans en Bulgarie et qui a mené les volontaires bulgares sur le chemin des guerres de l’unification  nationale, inspire les jeunes talents à lui consacrer un documentaire. Le film intitulé « Le Suisse au cœur bulgare » a fait le tour du pays et se réjouit d’un immense succès.

« Nous avons eu cette idée car ce personnage était peu connu, par contre son mérite à l’égard de la société bulgare au lendemain de la libération est considérable. Il s’agit d’un étranger qui prend à cœur la cause bulgare, c’est un fait qui nous a énormément touchés. »

Un autre projet sur lequel travaille l’équipe porte le nom « Faisons le tour des écoles bulgares ». Jusqu’ici, une cinquantaine de leçons d’éducation civique a été donnée dans près de quarante villes bulgares.

L’idée d’apporter des clarifications sur les pancartes de rue rencontre un franc succès également – ainsi 110 rues reçoivent des pancartes explicatives au cours de l’année passée. Il s’agit d’inspirer plus de vie aux rues de la capitale en mettant des écriteaux explicatifs en anglais et en bulgare portant sur les noms des rues.  Ils espèrent vivement répandre l’initiative dans d’autres villes du pays également.

« Les légendes prennent vie » est un autre projet auquel l’équipe consacre du temps. Dans des petites séquences tournées, les habitants de petits villages racontent des mythes et des légendes à propos d’icônes, de sources thermales curatives, de jeunes garçons et filles braves.

« Le but étant de conserver au maximum ces récits car c’est l’unique façon de préserver la mémoire de ces petits coins reculés qui autrement se meurent. S’ils ne parviennent pas à toucher un auditoire plus large, nous les perdrons à jamais. » - nous dit Ivo.

Version française : Lubomira Ivanova

Crédit photos : Archives personnelles