En tant que représentants de l’économie la plus puissante en Europe, les investisseurs allemands et leur avis sur la Bulgarie pourraient être considérés comme un révélateur du développement du milieu des affaires en Bulgarie. Leur représentant et porte-parole en Bulgarie n’est autre que la Chambre de commerce et d’industrie germano-bulgare.
Nous avons rencontré son manager principal, Mitko Vassilev, après la cérémonie qui vient de se dérouler pour la 11e fois et à laquelle ont été décernés des prix aux entreprises ayant contribué au développement des relations entre la Bulgarie et l'Allemagne. Lors de la rencontre récente du gouvernement avec des investisseurs américains, français et allemands en Bulgarie, ces derniers ont eu la possibilité d’entendre de première instance ce qui se passera dans le pays et l’UE en général pour l’année à venir. Ont également assisté à la cérémonie des patrons de grandes compagnies bulgares.
« C’était utile d’entendre quelles sont les intentions du gouvernement » - dit Mitko Vassilev. - Bien entendu, nous ne pouvons espérer grand-chose juste grâce à une rencontre, mais ce qui importe c’est que nous puissions échanger afin de maintenir le dialogue et l’entente, surtout dans une situation aussi difficile pour la Bulgarie. Je ne parle pas d’un quelconque isolement mais nous avons beaucoup de tâches à résoudre surtout que certaines sont bien pesantes. J’ai en vue l’affaire de la CorpBank, la réforme judiciaire et d’autres qui sont prévues et qui concernent la société entière. »
Une enquête réalisée au sein des 500 membres de la Chambre de commerce et d’industrie germano-allemande, fait ressortir des critiques sévères concernant les conditions pour les investisseurs étrangers en Bulgarie. En premier lieu, ont été évoqués la lourdeur de l’administration, la corruption, le système judiciaire, le manque de transparence des appels d’offres, etc.
Comment se répercute sur le climat des affaires l’instabilité politique et économique de qui a duré près de deux ans ?
« Mal. Il suffit de prendre les données de la Banque nationale de Bulgarie, avec laquelle nous travaillons, pour noter à nouveau un reflux des investisseurs allemands en 2014. Gardons-nous tout de même d’un jugement négatif car la Bulgarie a de bons cotes également : le système fiscal, la position géographique du pays, l’appartenance à la famille de l’UE et de l’OTAN, quand bien même cela nous déplaise, la main d’œuvre bon marché, ce qui est un point très attractif pour l’investisseur étranger. Mais la médaille a toujours deux faces et ce qui compte c’est que nous tirions le meilleur, que nous nous mobilisions afin de continuer à avancer ensemble. Dans le cas contraire, un retard sérieux nous guette. »
Avec l’adhésion de la Bulgarie à l’UE, le boum des investissements est comme parti en fumée. L’euphorie est passée, mais ce processus est logique et naturel. En tant que membre de l’UE, la Bulgarie a un marché prévisible et régulé. Et malgré l’éventuel reflux d’investisseurs allemands du pays, les échanges commerciaux bilatéraux marquent un nouveau record. Quelle en serait l’explication ?
« Nous-mêmes, nous sommes surpris, car nos suivons l’évolution mensuelle et nous avons constaté, que jusqu’ en octobre 2014, comparé à l’année passée, nous avons une hausse, ce qui signifie que sur une base annuelle, nous devrions nous attendre à un nouveau record.
Les échanges commerciaux de 2013 ont atteint 5,3 milliards d’euros et pour l’année passée il s’élèvera probablement à 5,6 milliard d’euros, du jamais vu ! Jusqu’à présent nous n’avons pas eu de telle croissance, mais il est possible que le solde commercial positif de 2013 ne se répète plus. L’Allemagne est un champion mondial des exportations et peu de pays dans le monde ont un solde commercial positif. Mais le seul fait que nous avons à nouveau une croissance dans le commerce, que nous établissons un nouveau record, est en soi un fait digne d’intérêt et une tendance porteuse. J’espère que les réserves ne sont pas encore épuisées. C’est une chose positive et mérite d’être dite et notée. »
Version française : Lubomira Ivanova
Crédit photos : la Chambre de commerce et d’industrie germano-bulgare
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