Les inondations dans le pays et les élections locales dans la commune de Sarnitsa ont remis à l’ordre du jour la question du pouvoir local et de son rôle. Avec Guinka Tchavdarova, présidente de l’Association nationale des municipalités, nous avons discuté sur les problèmes des collectivités territoriales.  

L’année dernière, 140 municipalités ont été durement affectées par les inondations dues aux intempéries. On a commencé à parler du concept de « planification intelligente » et de la création d’un Fonds solidarité des municipalités. Où en est-on avec la réalisation de cette idée ?

« Dernièrement, la nature nous a mis face à des épreuves que nous avions jusqu’ici sous-estimé. Il y a quelques années, seulement 20-30 municipalités ont souffert des intempéries, alors que cette années c’est presque la moitié du pays qui a été en état de catastrophe naturelle. L’idée d’un Fonds de solidarité au sein de l’Association des municipalités est basée sur le principe du volontariat et chaque année les municipalités doivent y contribuer financièrement. Ainsi, en cas de danger de catastrophe naturelle, nous pouvons immédiatement mettre à contribution ce fond, au lieu d’attendre l’Etat qui intervient en général un mois après ».

Quelles ont été les erreurs faites, lors de la dernière campagne d’absorption des Fonds européens ?

« Nous avons commis beaucoup d’erreurs. Nous nous sommes lancés dans la préparation de plusieurs projets en même temps, en surestimant nos capacités administratives. Dans notre Association, nous avons organisé des stages de formation des employés, nous avons acheté un logiciel qui donne accès aux informations sur les programmes européens et qui permet de déposer des candidatures et le suivi en ligne. Au niveau de l’administration centrale, nous avons beaucoup trop compliqué la procédure de management des projets, en introduisant des démarches trop compliquées, avec des règles qui ne cessent de changer. J’espère qu’avec les nouvelles réglementations, ces procédures vont disparaitre. Le plus grand souci de l’administration centrale, locale et des bénéficiaires des projets c’est la corruption. Nous devons tous ensemble chercher le meilleur moyen de lutter contre la corruption et le détournement de l’argent public ».

Les prochaines élections municipales sont cet automne. Lors du dernier mandat des pouvoirs municipaux, il y a eu des manifestations de rue, des gouvernements provisoires. Les municipalités et les régions, sont-elles prêtes à relever le défi des prochaines élections ?

 « Pour les élus locaux, leur dernier mandat a été une période de tensions et cela se ressent. J’espère que les prochaines élections ne seront pas aussi politisées et que nous parlerons plus du comment développer nos villes et villages, plutôt que de débattre lequel des partis est le plus grand responsable pour les échecs dans le passé. Nous avons beaucoup de municipalités constituées de villages et nous espérons que certaines ne disparaitront pas de la carte de la Bulgarie. Les maires des communes et les conseils municipaux ont accumulé de l’expérience et du savoir-faire et nous espérons que cela se ressentira dans les nouvelles équipes ».

Quels sont les projets communs de l’Association des municipalités avec des structures partenaires dans d’autres pays balkaniques ?

« Notre association est un des initiateurs du réseau des associations des pouvoirs locaux en l’Europe du Sud-est, (Network of Associations of Local Authorities of South-East Europe, NALAS). Du coté bulgare, nous voulons être leader sur un des sujets les plus complexes : la décentralisation financière. En mai, nous organisons une rencontre balkanique pour échanger sur la question des bonnes pratiques en matière de gestion des catastrophes naturelles. Nous organisons aussi des stages de formation pour les membres des associations balkaniques. Ces initiatives permettent la circulation de beaucoup d’informations très utiles à nous tous ».

Version française : Miladina Monova