Tout comme le chêne, le hêtre, l’orme ou encore le pin, le noyer est un des symboles de l’Arbre universel. D’après les croyances populaires, en hiver le soleil se cache dans ses racines et comme elles sont profondes, le temps reste froid et couvert. Mais le noyer est aussi lié à l’au-delà. Ainsi à la Pentecôte, les femmes ramassent les feuilles de l’arbre pour en tapisser les tombes de leurs chers disparus. Les feuilles vertes du noyer sont censées apporter l’apaisement, des vivants comme des morts. Des branches de noyer sont aussi apportées à l’église pour que les fidèles s’agenouillent dessus pendant l’office. Ainsi, ils ont des chances de renouer, ne serait-ce qu’un instant, avec leurs proches défunts.
Les noix occupent une place de choix dans la tradition populaire des Bulgares. Elles sont présentes tout au long de l’année dans les savoureux desserts et les confitures. Mais le noyer est aussi très présent dans le folklore. Surtout au printemps dont il symbolise le renouveau. C’est sous la couronne du noyer que les combattants pour la liberté se réunissaient jadis avant de lancer une offensive contre les hordes ottomanes. L’ombre du noyer est à la fois reposante mais aussi maléfique d’après les croyances populaires. En effet, les Bulgares disent qu’il ne faut jamais s’assoupir à l’ombre d’un noyer, car l’arbre attirerait aussi bien les nymphes séductrices que les vieilles sorcières porteuses de malheurs. La vérité est que d’après les botanistes, les feuilles du noyer contiendraient une substance toxique, qui contaminerait les sols à chaque pluie. Et pourtant, armé de son bon sens, le Bulgare a su tordre le cou aux malédictions et autres funestes présages et ériger le noyer et ses fruits savoureux en un symbole de santé et de fertilité...
Le noyer constitue aussi un décor, chargé de symboles et de prémonitions dans de nombreuses fictions et œuvres littéraires des bulgares. D’après les traditions de nos aïeux, il relève du devoir de chaque humain sur terre de planter un arbre, l’arbre étant le symbole de vie… Et si on a planté un arbre, c’est que notre vie n’a pas été vaine et futile, et que notre passage sur terre laissera au moins une trace…Et si c’est un noyer qui est planté dans le cour d’une maison, c’est que le petit-fils rétablira symboliquement le lien spirituel avec son grand-père dont il hérite de la maison et de son patrimoine.
De majestueux noyers dont les couronnes montent au ciel décorent les cours des églises de Bulgarie, mais d’après une légende, le noyer serait l’arbre de la mort. Et pour éviter que le mauvais sort frappe, à chaque fois qu’un arbre était planté, ses racines devaient être rituellement entourées d’une ceinture rouge, le rouge étant la couleur du sang et de la vie, bien plus forte que le noir, annonciateur de deuil.
Plus pragmatiquement, le noyer est très répandu dans la médecine douce et le quotidien des Bulgares. Son bois est très résistant et le travailler relève du grand art. Un grand nombre d’instruments de musique sont fabriqués en noyer, ou encore les somptueuses iconostases de nos églises. De nos jours encore, nous avons l’habitude de glisser des feuilles de noyer dans les armoires pour chasser les mites. Des feuilles de noyer se retrouvent également dans l’eau du bain du nouveau-né, pour éviter la déformation de ses os. Si vous avez mal à la gorge, laisser macérer une poignée de noix encore vertes dans de l’alcool et buvez ce sirop auquel vous pouvez ajouter une bonne cuillerée de miel.
Version française: Sonia Vasséva
Crédit photos: wikipedia.org et archives
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