Durant ces quelques dernières années Guéorgui Kornazov a édité trois albums – « Force », « Horizons » concert pour quintette à Budapest et « Conscience ». 

Même s’il vit et travaille depuis 20 ans en France, l’illustre compositeur et tromboniste n’a jamais coupé les ponts avec son pays. Même les noms de différents projets et les titres de ses œuvres s’écrivent toujours en bulgare mais en caractères latins.

En France, Gueorgui Kornazov travaille sur des pièces d’auteurs mais également interprète des œuvres de collègues. Voici l’histoire de son album « Force » qu’il nous présente lui-même :

« L’enregistrement a été fait en sextet. Récemment j’ai reçu une invitation pour créer un projet d’auteur écrite pour quintette. J’ai également invité le grand trompettiste Geoffroy Tamisier avec qui je collabore depuis des années. D’ailleurs il a joué dans tous mes projets. Citons : « Un parfum d’essence de rose », « Le vieux temps » etc. J’ai choisis le titre « Force » car c’est notamment la force de la musique qui nous aide à surmonter les difficultés ces dernières années. Mais c’est aussi la force de l’amour, de la passion également, celle que le musicien met en musique. Ce disque a reçu la mention « Choc » qui est la plus haute distinction de la part de la critique musicale de jazz du magazine spécialisé « Jazz magazine ». Nous l’avons présenté à Budapest, Zurich, Vienne et beaucoup de salles en France. Une mini-tournée est prévue en Bourgogne. Nous allons également l’interpréter à la Radio à Hambourg. Pourquoi je laisse les titres en bulgare ? Je ne sais pas, ça me vient tout naturellement. J’écris d’abord la musique, ensuite je cherche à lui donner un nom. En fait, je pense, qu’il ne devrait même pas y avoir de titres, mais juste – Partie I, Partie II etc. mais il semble que cela pose problème au niveau des droits d’auteur » - plaisante - t-il.

« Conscience » est mon dernier album – poursuit Gueorgui Kornazov. - Ce titre est très significatif pour moi. Cela évoque le degré de conscience de tout un chacun dans différentes situations de la vie…c’est un duo avec le pianiste Léonardo Montana. Ce type de formation est assez inédit en jazz. Les instrumentistes sont sur un pied d’égalité peu importe qui est l’auteur de la musique. C’est aussi une épreuve de l’égo la faculté d’être généreux professionnellement et humainement envers un produit qui n’est pas le tien mais qui a été créé par autrui. Très probablement mon prochain album s’intitulera « Ego », cela mérite réflexion. Je n’ai pas encore présenté « Conscience » en Bulgarie, la première en France aura lieu en avril. 

Présenté par : Lubomira Ivanova