Au début de la semaine, le ministre de l’Education nationale Todor Tanev a présenté devant des journalistes une partie des réformes en voie de préparation par son équipe et lui-même. Parmi elles : un système d’enseignement à quatre degrés qui prévoit l’ouverture de lycées techniques. Ces derniers assureront la transition entre le cycle secondaire et le cycle supérieur de l’enseignement, chacu d’une durée de deux ans, la première donnant des aptitudes professionnelles, la seconde un diplôme de manager, les deux étapes visant à acquérir aux élèves les connaissances professionnelles et l’expérience nécessaires à l'exercice du métier.  Les jeunes gens, désireux de poursuivre leurs études dans un établissement supérieur pourront y accéder après avoir passé le baccalauréat, palier obligatoire pour les lycéens classiques également. Toujours est-il que privilégier l’apprentissage des arts à l’école, serait une des priorités de l’enseignement. Voici ce que Todor Tanev explique dans une interview pour RBI :

« Il n’y a pas de doute que l’apprentissage des différents arts à l’école, n’est pas de moindre importance que les autres matières. C’est un de mes objectifs – je suis persuadé de leurs effets bénéfiques sur l’épanouissement de la personnalité. Imaginons une expérience psychologique – une personne qui a tout à sa disponibilité, internet y compris, mais n’a pas de son, pas de musique. Je pense qu’elle ne tiendra pas longtemps. Jetons un œil sur la carte géographique de notre pays, un petit bout de territoire, mais quelle richesse d’intonations, on dirait un continent entier. La chanson chope est totalement différente de celle du Pirin, des Rhodopes etc. Un univers entier rassemblé dans une seule entité, celle de la Bulgarie.

Une des autres priorités du Ministère de l’Education est celle de la lutte contre la violence à l’école qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. 

« La violence devrait être réduite au minimum si possible. Mais on dirait que nous avons tendance à oublier un fait – qu’elle va de pair avec d’autres soucis majeurs. Nous avons cessé de parler des effets néfastes de la drogue, alors qu’elle devient de plus en plus dangereuse, plus accessible de prix et plus néfaste. 

Dans le but de protéger et de sécuriser le périmètre de l’école bulgare nous organiserons une série de conférences qui se tiendront en collaborations avec différents ministères au mois de mai. Pour ce qui est des nouveaux livres de classe, de nouveaux manuels devraient être conçus et réalisés au plus vite. Leur conception d’après l’actuelle législation n’a pas de sens, car nous voyons à quoi cela mène. La nouvelle loi est en deuxième lecture, patientons, pour voir ce que les députés décideront de ce qu’il adviendra de l’enseignement scolaire et maternel. N’oublions pas l’informatique à l’école qui est en plein essor.  La moitié des enfants apprennent en autodidacte en puisant sur différents sites. Au lieu de lire les manuels, ils abrègent le travail en cherchant vite fait sur le net. Il n’y a pas de contrôle sur les sources ni sur leur fiabilité. Il est l’heure d’introduire dans le système scolaire les méthodes interactives d’enseignement. Nous sommes témoins de la façon dont la Turquie a introduit le programme « Tablette numérique pour chaque enfant » et a marqué un record mondial dans la dématérialisation du processus d’apprentissage. Je ne suis pas contre les manuels en version papier. Ils auront toujours leur rôle et ne sont pas l’alternative de ceux électroniques, de même que la télévision ne remplacera pas le théâtre. Mais nous sommes obligés de nous perfectionner et de nous moderniser. Je suis extrêmement heureux que les écoles bulgares à l’étranger se multiplient. Nous faisons tout pour faciliter leur travail en envoyant des manuels scolaires et en nommant des enseignants."

Version française: Lubomira Ivanova