Le complexe médieval monastique « Saint Jean-Baptiste » dans la ville pittoresque des Rhodopes, Kardjali est sur le chemin de ressusciter pour une nouvelle vie spirituelle. L’idée de lui redonner vie appartient au père Nikolaï Velitchkov vicaire du quartier spirituel d’Ivaïlovgrad. « Il y a trois ans et demi le monastère avait un grand cadenas sur la porte et était abandonné aux herbes folles. Nous avons entamé la rénovation du monastère dès que je suis entré en fonction car il est important que lorsque l’on pénètre dans un temple on se sente comme au paradis sur terre »  - dit le prêtre. Le complexe monastique a été créé au VI-VII siècle et fut l’un des foyers spirituels des plus importantes éparchies du Moyen Age – Achridos. Lors de l’invasion turque sur les Balkans le monastère tombe en ruines qui furent mises au jour dans les années 1930 par les passionnés locaux du passé. Elles ne furent explorées qu’en 1962 quand les archéologues découvrirent d’autres parties des bâtiments du monastère. Les fouilles archéologiques ont été réalisées en 1980-1984. La restauration a duré de 1998 à 2000. Le père Nikolaï fonde une école du dimanche, dès son arrivée. Elle est fréquentée par plus de 70 enfants. 

 « Nous n’avions pas de local, où nous réunir. C’est ce qui nous a motivé à créer un projet d’envergure pour une surface de 1700 mètres carrés – raconte le prêtre. - En 2014 nous avons achevé la première partie qui représente l’école de catéchisme et a lieu le dimanche. Le monastère comprendra 7 bâtisses d’aspect antique au total qui rappelleraient  les anciennes murailles qui sont toujours conservées.

Grâce à leur valeur architecturale, les vestiges du monastère médiéval ont été classés monument de la culture d’une importance nationale. C’est pour cette raison que le projet de sa réhabilitation a été approuvé par l’Institut National du patrimoine culturel immobilier et le premier coup de pioche sera donné le 24 juin à la Saint Jean, le jour de fête du temple.  

« Nous n’avons pas un sou pour entamer le chantier, mais vous verrez, grâce à Dieu, nous le construirons d’ici octobre. Ce sera une mise à l’épreuve pour nous et notre foi en Dieu » est persuadé le père Nikolaï. 

Est-ce que les habitants de Kardjali sont prêts à plébisciter une telle œuvre spirituelle à l’instar de leurs ancêtres ?

 « Je le sens très fort, et je ne fais qu’écouter mon cœur, mais vous comprenez bien qu’un simple serviteur de Dieu est dans l’impossibilité de construire quoi que ce soit tout seul, nous confie le prêtre. -  Non, mon rôle consiste à unir ce peuple dispersé pour qu’il s’investisse et mette du cœur dans les fondations du chantier. De sorte que, où qu’ils se trouvent eux-mêmes ou leurs enfants, il y ait un lieu qui les unisse et les rassemble – un endroit qui leur rappelle leurs origines et leur foi. Ce n’est pas par hasard que nous avons décidé de réhabiliter cette partie du monastère qui portera le nom de salle de culture polyvalente, qui apportera la lumière aux paroissiens.  »

L’idée du père Nikolaï est que le complexe monastique de transforme en un haut-lieu de la spiritualité pas seulement pour les jeunes de Kardljali, mais aussi pour les futurs visiteurs du pays et de l’étranger…

Version française : Lubomira Ivanova

Les photos sont mises à disposition par l'Ecole du dimanche auprès du complexe monastique "Saint Jean-Baptiste"