Nous rendons hommage à celui que tous les Bulgares portent dans leur cœur et qu’ils nomment l’Apôtre de la liberté. Vassil Levski - un homme qui a placé sa vie au service des siens et de leur plus grand rêve - l’affranchissement de l’oppression ottomane qui a duré 5 siècles…Né il y a 178 ans, il voit le jour dans la famille d’Ivan et Guina Kounchévi. Des années plus tard, sa sœur aînée Yana se souvient d’un épisode significatif de leur enfance lorsque son jeune frère parle de son avenir. Non, il ne voulait pas devenir curé, ni instituteur, Dieu seul savait ce que sera son destin…
En 1858, Vassil Levski rentre quand même dans les ordres et devient moine, mais 6 ans plus tard, à Pâques, il troque la soutane pour un autre Dieu, celui de la libération de son peuple du joug ottoman de 5 siècles, fort de sa conviction dans le besoin d’une puissante mobilisation de l’esprit national pour que la liberté soit acquise.
« Une révolution collective peut mener à une transformation profonde et radicale du système actuel dont la structure est despotique et tyrannique et qui doit ouvrir la voie à la république démocratique. Le droit de la force arbitraire doit être remplacé par un temple de la vérité, la justice et la liberté » -telle est la vision de Vassil Levski sur la vocation du futur Etat bulgare.
Depuis sa pendaison tragique en 1873, Vassil Levski est une icône dans le cœur et l’esprit des Bulgares. Et comme c’est son anniversaire, nous avons souhaité reparler de lui et de son œuvre. Pour ce faire, nous nous sommes rendus auprès de Christina Bogdanova, arrière-petite-fille de sa sœur Yana. Qu’en est-il aujourd’hui des idées démocratiques de l’Apôtre de la liberté pour lesquelles tant de sang a coulé ?
« Malheureusement, je ne vois pas à l’époque qui est la nôtre la réalisation de ses idées et rêves d’avenir. J’ai toujours beaucoup apprécié son sens de la liberté, car la liberté est un état d’esprit. La liberté, il n’y a personne pour vous l’offrir, elle ne s’achète pas... Et en ce sens, Vassil Levski a eu un comportement très responsable, il a toujours projeté ses actes et ses idées sur les autres et sur leur avenir…Pour lui, les humains se divisaient en deux catégories - celle des hommes et des femmes honnêtes et dignes, et tous les autres, qui ne possédaient pas ces deux qualités. De plus, c’était un homme extrêmement tolérant qui avait les idées larges… »
« Notre patrie a besoin de personnes dignes qui lui indiquent le chemin de la prospérité, pour que nous soyons égaux au même titre que les autres peuples européens » - tel est le crédo de l’Apôtre de la liberté qui exhorte au respect des principes de l’Etat rêvé, peu importe si l’on est Bulgare, Turc, Tsigane ou issu d’une autre ethnie, poursuit son récit Christina Bogdanova et elle nous rappelle une autre de ses phrases favorites :
« Ma disparition ne mettra pas un terme à la route que vous avez à faire »…C’est pour moi le message qu’il souhaitait faire passer aux futures générations. Mais encore, la liberté doit être conquise, certes, mais aussi défendue chaque jour ! Soyons souriants, prévenants, ouverts et tolérants envers les autres ! Conscients de ces idées, nous saurons créer les préalables nécessaires pour détrôner l’élite actuelle et inverser le cours des choses… »
Pour revenir à notre époque, quels sont les idées et principes de Vassil Levski qui s’adaptent à notre temps ?
“La vie est unique et sacrée, l’important est de faire les bons choix, dit en conclusion Christina Bogdanova. - On a toujours le choix, il me semble, et le fait de choisir nous rend plus humains. Notre liberté, qu’elle soit personnelle ou nationale, est une fonction de notre capacité de faire des choix et de les défendre, quel que soit le prix à payer. Car Vassil Levski croyait profondément que mieux vaut mourir debout plutôt que de vivre à genoux, dans la peur, la mesquinerie et le sentiment d’échec…
Version française: Sonia Vasséva
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