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Les Bulgares ont-il encore le goût des livres ?

Photo: archives

L’homme qui ne lit pas de bons livres n’a pas les avantages de celui qui peut les lire » a remarqué dès le 19e siècle l’écrivain Marc Twain.

Et les Bulgares, est-ce qu’ils lisent ? Quels sont les livres qu’ils préfèrent ? Les livres électroniques vont-ils tuer les versions classiques imprimées ? Pour quelles raisons les Bulgares vont de moins en moins souvent dans les bibliothèques ? Nous avons essayé de trouver les réponses à ces questions dans le plus grand groupe bulgare d’adeptes des livres électroniques sur Facebook, nous nous sommes également adressés à des bibliothécaires et à des marchands de livres. Que nous révèle en fait ce petit sondage ?

Selon les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique, en 2011 51% des Bulgares n’ont lu pas un seul livre et à peine 19% de la population à lu plus de 10 livres. Tous ces chiffres sont extrêmement préoccupants et on devrait dans cette optique se réjouir du fait que des groupes d’amis de la lecture et des livres se multiplient sur la toile. Ils avouent préférer les classiques bulgares Dimitar Dimov, Dimitar Talev, Ivan Vazov et Nikolay Haytov, tout comme les classiques de la littérature mondiale Shakespeare, Mikhail Boulgakov, John Steinbeck et Gabriel Garcia Marquez. En ce qui concerne les écrivains bulgares modernes, la majorité des enquêtés révèlent qu’ils éprouvent également du plaisir à lire leurs œuvres. 27% des Bulgares estiment tout de même qu’il n’y a rien qui vaille la peine d’être lu aujourd’hui, peu nombreux sont ceux qui affirment que lire ces livres est de nos jours simplement une question de mode. Gueorgui Gospodinov, Donka Petrounova, Ivan Trenev sont les auteurs qui ont été placés aux premières places de la liste préférée par la participants à l’enquête. Est-ce que Pavlina Guenova qui travaille dans une librairie bien connue partage cet avis ?

„La demande pour les livres des auteurs contemporains pour adultes n’est pas très grande. Il n’y a que le fameux Stefan Tsanev qui cependant n’a rien publié récemment mais ses livres sont recherchés par les clients. On achète également des œuvres de Kalin Terziiski, mais en général les auteurs bulgares ne sont pas très appréciés. Pour les enfants cependant, les écrivains bulgares sont très appréciés. Les petits font leur choix à partir surtout des illustrations, mais les livres finalement sont choisis par les parents. Les ados choisissent tout seuls leurs livres et ils préfèrent surtout le genre fantaisie et les romans historiques modernes. Parmi les auteurs bulgares il semble qu’on aime beaucoup Ulka.” 

Au cours de l’enquête que nous avons menée, nous avons posé également une question très importante pour le monde numérique d’aujourd’hui – sur la place du livre électronique dans la vie des Bulgares. Finalement, presque tous les enquêtés ont été d’avis qu’il ne prendra jamais la place du livre en papier malgré tous les avantage des lecteurs de livres électroniques. Et malgré le fait qu’il semble impossible de trouver un équivalent au sentiment et au plaisir de tenir entre ses mains un livre en « chair et en os » avec son odeur d’encre et le plaisir de feuilleter ses pages, à peine 4% des Bulgares ne lisent que des livres classiques.

66% des participants à notre enquête profitent rarement ou jamais des possibilités offertes par les bibliothèques publiques. Ils expliquent que nombre de ces bibliothèques ont été déjà fermées, que dans celles qui sont toujours ouvertes les conditions ne sont pas bonnes, qu’il y manque suffisamment de titres nouveaux ou bien ils sont livrés avec un trop grand retard.

Lubov Ivanova, bibliothécaire depuis presque 30 ans dans une maison de la culture à Sofia ne fait que confirmer cet état des choses:

„Des moins en moins de gens viennent à la bibliothèque car on arrive de plus en plus difficilement à trouver des livres intéressants. Autrefois on nous envoyait directement les livres, en plus de cela nous avions les moyens pour nous approvisionner nous-mêmes. Aujourd’hui nous ne disposons plus que d’environ 50 euros par mois pour acheter de nouveaux livres qui coûtent en moyenne de 8 à 10 euros chacun. Vous pouvez vous-mêmes calculer combien de livres nous pouvons acheter en un an ”.

Il y a tout de même de bonnes nouvelles pour ceux qui vont toujours, à peine 34%, dans les bibliothèques publiques et elles profiteront avant tout aux habitants des petites localités, tout comme à ceux qui ne peuvent se permettre d’investir des sommes importantes dans les belles lettres. En effet, le ministère de la Culture a validé un nouveau standard concernant les services bibliothécaires et informatiques. Son adoption par les bibliothèques bulgares sera un pas vers la modernité et les niveaux atteints dans les pays développés.

Version française: Vladimir Sabev




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