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Le Festival du folklore à Rojène : il revient en force alors qu’on le croyait aux oubliettes !

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Photo: Albéna Bézovska

Après une parenthèse de 9 ans, le grand rassemblement folklorique de Rojène a réuni cette année plus de 8000 interprètes, 315 formations de chant et compagnies de danse et 25 ensembles folkloriques, acclamés et applaudis par quelque 350 000 spectateurs et amoureux de musique traditionnelle. Des Bulgares, bien entendu, mais aussi énormément d’étrangers, venus de Grèce, Roumanie, Grande-Bretagne, France et Russie…Conçu à l’origine comme un rassemblement consacré aux anciens lieux de culte et célébrations votives, de nos jours Rojène est la capitale de la création populaire authentique et de l’élevage. Et comme nous sommes au cœur de la montagne du Rhodope, nous commençons par la chanson phare de l’immense Valia Balkanska qui voyage dans l’espace à bord de la sonde « Voyager »



« C’est un site sacré pour le massif des Rhodopes et pour l’ensemble de la péninsule balkanique, nous confie Tania Maréva, conservatrice du Muséum régional d’Histoire de Smolyan, chef-lieu de la région. Il occupe une superficie de 110 hectares, un îlot entre deux rivières la Maritsa et l’Arda. Au XIXe siècle, c’est sur ces collines que sont célébrées les grandes fêtes chrétiennes, rendant hommage à Sainte Marina, Saint Pantaleimon, Saint Elie. Après 1898, le père Anguel Indjov, considéré comme le fondateur du Rassemblement chrétien de Rojène, propose aux habitants de la région de choisir le jour de la fête votive de Saint Pantaleimon pour chanter, danser et louer le saint et ses bonnes œuvres. Dès 1904, le rassemblement devient un lieu de rendez-vous hautement symbolique et très fréquenté. Mais c’est en 1961 que cette grande kermesse populaire se transforme en un Festival de l’art folklorique ».   

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Vesselina Babadjankova, qui est présentatrice de longue date des programmes folkloriques nous confie que la première chose qu’elle fait le matin, c’est d’écouter le chant des cigales :  

« Je vis ici auprès de mes racines, et j’en suis fière ! Je suis née dans le Rhodope et ce rassemblement, c’est toute mon enfance…Nous partions avec nos grands-parents sur des carrioles et tout le village se rendait aux collines. J’entends encore la voix des chanteuses et le cri des cornemuses… »

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« Je connais les traditions de la Bulgarie », nous a confié une jeune fille de 10 ans, née à Madrid. Elle interprète des chansons folkloriques bulgares avec son père, en Espagne, où elle va à l’école bulgare. Beaucoup d’expatriés bulgares s’étaient donné rendez-vous à Rojène. Il y avait aussi beaucoup d’étrangers, tel  le Hongrois György Stuber, un amoureux de la gaïda /cornemuse/ bulgare :

« Je suis resté bouche bée la première fois que j’ai écouté votre musique ! Elle était si proche des rythmes hongrois, si près de mon cœur… Depuis, j’ai visité le Rhodope au moins 20 fois, j’ai traversé en long et large les villes et les villages, et j’ai fini par « dompter » la cornemuse bulgare. Et je me suis fait énormément d’amis. »

« C’est sur Facebook que j’ai trouvé l’info sur le festival de Rojène, nous dit Svétoslav, diplomé de l’Académie des Arts cinématographique et théâtral, - et j’ai eu honte de ne pas savoir danser le khoro bulgare. Mais grâce à un ami, je me suis mis à la danse, je compte même m’inscrire à des cours de danses traditionnelles à Sofia. »   

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Nous avons rencontré également un mécanicien de bateau de Bourgas, tombé sous le charme des festivités à Rojène :

„J’étais à Londres lorsque j‘ai lui que cette année le festival à Rojène allait de nouveau avoir lieu. Et j’ai rassemblé un groupe d’amis et nous voilà ! Je suis un grand fan de la musique traditionnelle, quant aux danses c’est le must du must ! »

Le Festival de Rojène a aussi un caractère compétitif, les épreuves étant concentrées sur 4 scènes en plein air. Daniel Pichot, un Français qui est le fondateur de l’Association « Solidarité France-Bulgarie » a remis deux prix, au plus âgé et au plus jeune des cornemuseurs – Ilia Kadiev, 84 ans, et Kostadin Margaritov, qui a à peine 5 ans :

„C’est important, la transmission de la tradition entre les anciens et les plus jeunes. En fait, c’est une solidarité intergénérationnelle, ce qui est le but de notre association, nous a confié Daniel Pichot. - Et puis, ensuite, le folklore c’est une richesse nationale et le développement de la richesse c’est le meilleur moyen d’aider les gens. C’est un prix donné par l’Association « Solidarité franco-bulgare » qui va à un jeune garçon de 5 ans et au cornemuseur le plus âgé qui a 84 ans. Et c’est tout un symbole… »

Présenté par Sonia Vasséva

Crédit photos : Albéna Bézovska, BGNES, BTA


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