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Les problèmes de l’énergie sont hérités du passé et leur avenir reste sombre

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Photo: BGNES

Vérité première : tout en ce monde a un prix!

Sans entrer dans les détails de l’économie politique, on peut tout de suite révéler que le prix de l’électricité est une énigme en Bulgarie. Ce prix est une bénédiction pour certains, une malédiction pour d’autres, une promesse, une excuse, une accusation, un verdict. Ici le prix d’électricité est une monnaie d’échange au niveau surtout de la politique. Les tarifs font tomber des gouvernements, les maintiennent au pouvoir, ils attirent la convoitise de différents lobbies et cercles d’intérêts. C’est justement pour toutes ces raisons que les tarifs de l’électricité pendant toutes les années de la démocratie n’ont pas été ce qu’ils auraient dû être – le résultat objectif de tout ce qui se passe dans le domaine de l’énergie. En fait, pas de grande différence par rapport au temps du communisme, époque à laquelle les tarifs de l’électricité étaient subventionnés par l’Etat au détriment d’autres secteurs économiques. Rien aujourd’hui ne semble avoir changé et on peut toujours affirmer avec une ferme certitude que les tarifs de l’électricité ont toujours été en dessous de leur prix de revient et des frais de leur distribution. Tout cela pour dire qu’à l’heure actuelle la Compagnie nationale d’électricité vend chaque mégawatt/heure à un prix régulé qui est inférieur de 30 euros à celui auquel cette compagnie achète l’énergie aux centrales électriques. Un permanent et croissant déficit – voilà le résultat de cette pratique et de cette politique.

Des exhortations à démissionner, des craintes de faillite et des avertissements insistants d’une imminente et absolument nécessaire hausse des tarifs – telles ont été les réactions du business à l’annonce des nouvelles taxes et tarifs de l’électricité à partir du 1 août. Les grandes organisations patronales avaient demandé de repousser au 1 janvier les hausses, mais il s’est avéré que cela n’est pas permis par la loi. En ce qui concerne le business qui a plein droit de protester, rappelons qu’il a fait comme si de rien n’était en octobre 2014 quand les tarifs de l’électricité pour les ménages ont explosé de 10%, ni en 2013 quand le choc a été encore plus dur avec une augmentation de 13%. Il a gardé le calme en 2007 également au temps de la énième hausse des tarifs sur le marché régulé. N’oublions cependant pas qu’en 2013 le gouvernement du Premier ministre Plamen Orecharski a imposé une baisse des tarifs suite à laquelle le déficit a augmenté de 300 millions euros. Dans un passé encore plus éloigné – entre 2002 et 2005, les tarifs grimpaient de 15% par an. Finalement, on observe une constante montée des pertes de la Compagnie nationale d’électricité ce qui nous conduit automatiquement à la conclusion que la politique en matière d’énergie a toujours été mauvaise ou bien qu’il y a toujours eu des abus et des détournements. Effectivement, si tout était comme il faut dans ce secteur et les calculs étaient justes et bons, les tarifs auraient pu refléter la logique économique et personne n’aurait eu à se plaindre.

Deuxième vérité: il n’y a pas de repas gratuit!

En ce moment, le secteur bulgare de l’énergie, en la personne de la Compagnie nationale d’électricité, a sur le dos une dette de plus de 2 milliards euros. Cela ne peut pas être caché ou bien ignoré. C’est à l’Etat et notamment à la Commission de régulation de l’énergie et de l'eau de trouver les solutions pratiques – soit des aides gouvernementales, soit des prix de marché, soit à l’aide de mesures de régulation. Le business estime que les tarifs doivent rester inchangés tant que le marché de l'électricité n'est pas opérationnel, une véritable bourse à laquelle les producteurs vendront leurs énergies à des prix de marché. Cela signifie libéraliser le marché, chose qui est prévu d’arriver l’année prochaine. Malgré l’optimisme de la ministre de l’Energie Téménoujka Petkova et du chef du régulateur d’Etat Ivan Ivanov qui estiment qu’à la suite de cette libéralisation les tarifs vont diminuer, les experts sont d’avis contraire. Ils pointent que les tarifs augmenteront tant qu’un équilibre sur le marché ne soit établi et les dettes commencent à diminuer. Combien de temps cela prendra ? Personne ne le sait car il n’y a toujours pas de feuille de route dans l’énergie et on ne sait même pas si quelqu’un travaille sur un tel document. On sait cependant que les mandats des gouvernants sont strictement fixés. Et que si quelqu’un commence à jouer des tours avec les tarifs de l’électricité, le court-circuit est imminent et très proche.

Version française: Vladimir Sabev




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