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L’Eglise souhaite être entendue sur les grands sujets de société

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Photo: archives

En plein été et alors que nos députés sont en vacances, le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe bulgare a adressé à l’Assemblée nationale une requête, exigeant d’avoir son mot à dire à chaque examen de projets de loi relatifs à la vie, la morale, l’éducation, le patrimoine culturel, la santé publique, la fiscalité et le droit patrimonial. D’après la haute autorité du clergé bulgare, il s’agit d’une pratique qui existait dans le passé mais qui semblé être oubliée au cours des 15 dernières années.

Les réactions n’ont pas tardé et ils ont été nombreux à dire que par ce courrier adressé à l’Assemblée nationale, l’Eglise orthodoxe revendiquait en fait sa place dans la politique et les affaires de l’Etat. Surtout que la veille, dans une déclaration en son propre nom, mais que tout le monde a entendue, le métropolite de Plovdiv, Nikolay a fait savoir qu’il avait l’intention d’intervenir dans la politique, cette dernière ayant versé dans « l’hérésie satanique »/sic/…

De pareilles critiques de la part du Saint Synode ont déjà été entendues fin avril lorsque la décision a été prise de citer, dans chaque office à l’église et dans les monastères, le nom de l’ancien premier ministre Siméon de Saxe-Cobourg Gotha comme le "tsar des Bulgares". La classe politique n’a non seulement pas accepté, mais s’est violemment opposée à une pareille décision unilatérale de l’Eglise orthodoxe bulgare. Le leader du Bloc réformateur Radan Kanev l’a qualifiée de caricaturale /peut-on introniser un ancien premier ministre bulgare ?/ et d’ingérence sans précédent du clergé dans la politique intérieure et extérieure de l’Etat. De son côté, le président Rossen Plévnéliev a exprimé l’espoir que le Saint Synode reconsidérera sa décision pour éviter de diviser les chrétiens  en monarchistes et républicains, ajoutant que Siméon lui-même refusait d’être cité dans les offices religieux sous l’étiquette de « tsar des Bulgares ». Quant aux dernières déclarations du métropolite Nikolay elles ont été qualifiées par le théologien Dilian Nikolchev de provocations politiques qui vont à l’encontre de l’article 7, alinéa 2 de la loi sur les cultes, les communautés et les institutions religieuses. Toujours est-il que la haute autorité de l’église semble ne pas être trop étonnée de la zizanie semée par le métropolite Nikolay qui serait connu pour ses avis souvent contradictoires…

En fait, la lettre du Saint Synode adressée à l’Assemblée nationale ne peut être traitée de revendication en bonne et dure forme de l’église d’intervenir dans les affaires de l’Etat, c’est plutôt un souhait d’une meilleure collaboration avec les autorités laïques. Une tentative même de rappeler que même si elle est séparée de l’Etat en vertu de la Constitution, l’Eglise orthodoxe a un statut particulier de « religion traditionnelle en Bulgarie », même si les institutions religieuses ne peuvent être utilisées à des fins politiques.

Pour le moment, l’élite politique en Bulgarie n’a eu aucune réaction à cause de la trêve estivale probablement. Mais c’est sûr qu’il se produit quelque chose d’inhabituel au sein de l’église orthodoxe bulgare et nous en saurons probablement plus à la rentrée en septembre…

Version française: Sonia Vasséva




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