Les investissements directs étrangers en Bulgarie ont enregistré une croissance de l’ordre de 1.9 % pour le premier semestre de l’année 2015 et atteignent ainsi 800 millions d’euros. « Ces résultats sont principalement à mettre au crédit de la situation macroéconomique favorable en Bulgarie, de même que de sa stabilité politique », explique, dans un entretien avec Radio Bulgarie, le directeur exécutif de l’Agence bulgare pour les investissements, Stamen Yanev. Selon lui, on reçoit actuellement de nombreuses demandes de divers types d’investisseurs pour une variété de secteurs, mais ce qui prédomine, c’est l’intérêt manifesté pour l’industrie chimique et la production de pièces détachées pour les grands constructeurs automobiles. Le secteur informatique, le tourisme, les services externalisés, la logistique, le transport et l’industrie agro-alimentaire sont également dans le viseur des investisseurs.
A part les investisseurs traditionnels européens, sur quels autres pays et régions la Bulgarie peut-elle compter ?
« J’espère vraiment que le classement des dix plus gros investisseurs en Bulgarie connaitra une évolution. Bien sûr, nous avons nos partenaires traditionnels, qui ont des relations solides avec notre pays, comme l’Allemagne et l’Italie. Mais nous travaillons d’arrache-pied à la recherche de partenaires en Asie, car, et ce n’est pas un secret, les liquidités importantes se trouvent actuellement sur ce continent malgré les secousses qu’ont enregistré les marchés cette dernière semaine. Nous nous efforçons d’attirer davantage d’investisseurs chinois ».
Stamen Yanev est convaincu que le nouveau plan d’investissement européen pour la croissance, le plan Juncker, permet de financer tous les types d’entreprises. « Il est important que les entreprises adressent leurs projets intéressants mais qui ne trouvent pas facilement d’autres financements, ou qui ne sont pas assez commerciaux, ou qui n’ont pas de rendements très rapides, directement à la Banque européenne d’investissement », ajoute le directeur exécutif de l’Agence bulgare pour les investissements.
A quels obstacles se heurtent principalement les investisseurs étrangers ?
« Le gouvernement a adopté récemment un rapport du Ministère des Finances qui énumère une dizaine de facteurs qui handicapent les investissements étrangers. Pourtant, notre environnement est propice : faible taux d’imposition, localisation géographique favorable et nombreuses relations avec des pays tiers. Mais nous avons des problèmes, par exemple avec la prévisibilité concernant l’application des règles et les relations entre collectivités locales et autorités centrales. Parfois, même si l’Etat central souhaite soutenir un investisseur, les collectivités locales agissent de façon trop autonome et ne tiennent pas compte des documents émis au niveau central, par exemple, des documents pour investisseurs de type « A ». Au lieu de raccourcir les délais pour l’émission de certaines autorisations, cela les rallonge mais les entreprises ne peuvent pas se permettre d’attendre longtemps. C’est pour cette raison qu’ont été prises la plupart des mesures pour la réduction des lourdeurs administratives et la simplification des processus de certification ».
Une partie des mesures de promotion de l’Etat dans les régions qui connaissent un taux élevé de chômage concerne l’acquisition de terrains sans appel d’offres. Il s’agit aussi de soutenir l’investissement par le biais du développement d’infrastructures publiques vers un site spécifique ou de proposer des dotations publiques pour la prise en charge d’une partie de la formation ou des cotisations sociales des personnes nouvellement embauchées.
Dans la région du Nord-Ouest de la Bulgarie, les nouveaux investissements sont rares. Comment pourra-t-on remédier à ce déséquilibre en matière d’investissements ?
« Pour nous, la région du Nord-Ouest constitue une vraie priorité. Une partie de nos mesures est liée à l’attribution de points bonus supplémentaires à tout projet européen à mettre en œuvre dans la région. Par ailleurs, les profits réinvestis dans les régions à fort taux de chômage seront imposés à taux zéro. Notre agence pense que les industries typiques de cette région sont l’industrie chimique et les activités en aval de celle-ci. Nous espérons parvenir au plus vite à briser ce cercle vicieux pour que la région du Nord-Ouest puisse montrer son vrai potentiel ».
Version française : Rita Morvan
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