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La migration n’est pas la potion magique contre la crise démographique

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Photo: archives

On estime qu’en 2050 le nombre des Bulgares sera d’environ 5 millions de personnes – deux millions de moins qu’à l’heure actuelle. Selon une analyse des Nations unies sur le développement démographique, la Bulgarie sera le pays à la diminution la plus rapide de la population dans le monde. Le futur rapport entre les trois groupes ethniques dans le pays – les Bulgares, les Turcs et les Roms, reste inconnu.

Le faible taux de natalité est une des principales raisons pour la dramatique fonte de la population. Mais encourager la natalité sans s’occuper de l’éducation des enfants et du milieu social dans lequel ils grandissent cache la menace de jouer le rôle d’une bombe à retardement en produisant des personnes sans valeur, non-compétitives sur le marché du travail et en mauvaise santé. C’est pour cela que l’intervention de l’Etat s’impose.

“ Il est nécessaire d’aider les familles mais non seulement au niveau des allocations familiales, explique la professeure Elitsa Dimitrova de l’Institut de recherches sur la population et l’homme de l’Académie bulgare des Sciences. - L’Etat devrait élargir le périmètre et aider également les familles de la classe moyenne car en Bulgarie cette classe est complètement différente de ce qui existe dans les pays occidentaux. Les gens éprouvent de sérieuses difficultés pour élever leurs enfants et les éduquer et c’est pour cela qu’une politique d’encouragement des familles à deux parents salariés aurait des retombées positives.

Le nombre des enfants dans la famille est plus ou moins une question de choix personnel mais la mortalité n’en est pas et, malheureusement, la Bulgarie détient le record noir dans l’Union européenne pour cet indice. „En fait la mortalité dépend de la qualité des soins médicaux dans une société ”, estime Elitsa Dimitrova en ajoutant que le perfectionnement de la santé publique aurait de rapides effets positifs sur le paysage démographique dans le pays.

Toujours est-il que c’est l’émigration qui est le grand fléau qui décime la population bulgare. Depuis les changements du régime politique en 1989 jusqu’à l’année dernière 1.8 million de Bulgares ont préféré vivre leur vie dans un autre pays, si l’on se fie aux chiffres de l’Institut national de la statistique. Voici ce qu’en pense la prof. Dimitrova:

“ Le grand problème de la Bulgarie c’est la migration des jeunes. Ils quittent le pays pour des raisons avant tout économiques – les bas revenus, l’impossibilité de planifier l’avenir, l’absence de sécurité, le mécontentement de la réalité dans le pas en général. La Bulgarie est un des pays au chômage des jeunes le plus élevé et ils préfèrent rester chez les parents le plus longtemps possible étant privés de la possibilité financière de prendre leur propre vie entre leurs mains. C’est pour cela qu’un soutien à ces groupes est nécessaire afin qu’ils jouissent de meilleures conditions sur le marché du travail. Ce n’est que de cette manière qu’on pourra réduire la migration des jeunes et actifs Bulgares.

Ouvrir les frontières pour les migrants errant en Europe et pour les groupes ethniques bulgares dispersés aux quatre coins du monde semble une bonne et peu coûteuse solution pour augmenter la population. Mais en-est-il vraiment ainsi ?

“ La migration est un des instruments qu’on utilise en Occident pour faire face à la crise démographique, rappelle Elitsa Dimitrova. - L’arrivée de personnes à l’âge actif et susceptibles de combler certaines niches vides sur le marché de l’emploi donne un coup de pouce à l’économie et améliore même les indices démographiques. La migration toutefois n’est pas une décision simple et facile – faire venir de quelque part des gens et les intégrer vite en commençant à travailler pour le bien du pays n’est pas une tâche facile. On remarquera dans ce cas le problème concernant le profil des migrants, les différences culturelles, les aspects économiques et le milieu social dans lequel ils doivent trouver leur place. Il serait utile et bénéfique de réfléchir au préalable sur la nature de la politique migratoire du pays car c’est en théorie une excellente possibilité d’affaiblir et adoucir la crise démographique. Reste tout de même que la migration n’est pas une panacée et qu’elle ne pourra pas remplacer les pertes en matière de croissance naturelle de la population autochtone. Notre pays pourrait par contre attirer des communautés bulgares dispersées à l’étranger. A la différence des réfugiés, ces gens-là pourraient beaucoup plus facilement s’intégrer en raison de l’identité commune.

A la publication de toutes ces nouvelles préoccupantes sur la situation démographique en Bulgarie, les journalistes d’habitude concluent que la Bulgarie est en train de disparaître. Il n’est tout de même pas réaliste de s’attendre à ce que les Bulgares commenceront du jour au lendemain à avoir 3-4 enfants et que cela rajeunira la nation. „Il est vrai que la population bulgare diminue, mais il serait exagéré d’affirmer que la nation disparaît ”, souligne en conclusion Elitsa Dimitrova. A son avis, les phénomènes négatifs et les prévisions catastrophiques peuvent être évités au moyen de mesures politiques appropriées.

Version française: Vladimir Sabev


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