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Le Festival "Photo-fabrique" nous montre ceux qu'on évite de croiser

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Photo: Silvia Petrova

A Sofia s’est ouvert le festival de la photo de reportage et d’art « Photo-fabrique », qui va continuer jusqu’au 20 octobre. Le thème qui réunit les photographes cette année c’est l’« Homme marginal ». Il y aura cinq expositions, trois laboratoires photo et un forum cinéma. Chacune des expositions propose un « tête à tête » avec ceux que nous évitons de voir, cet Autre qui, pour une raison ou une autre s’est retrouvé exclu de la société. La première comprend 58 photos, mises à disposition par les archives des agences GettyImagesetReuters. Ce sont des documents qui racontent la vie dans notre monde contemporain. Ces clichés sont exposés sur le Pont des amoureux jusqu’au 20 septembre et le long de la rue « Oborichté »  du 21 septembre au 18 octobre.

Nous avons demandé à la directrice du festival Emi Barouh de nous présenter le programme et les thèmes de cette année.

« L’année dernière le festival était sur le thème l’« Homme qui se révolte », cette année c’est « L’Homme marginal ». Je pense qu’entre ces deux personnages il a beaucoup de ressemblances et un lien fort que nous voudrions souligner. Pour notre équipe, il était très intéressant d’explorer la figure de la personne marginale, de réfléchir pour élaborer le profil idéal-typique. Le marginal n’est pas seulement celui qui fouille dans les poubelles de rue, c’est aussi celui qui est rejeté par la société ou qui lui-même a voulu se mettre à l’écart. L’analogie entre le marginal et le contestataire réside là. Tous deux sont des personnes qui contestent l’ordre établi, un monde dans lequel ils ne se retrouvent pas et qu’ils estiment injuste. Alors, ils se retrouvent soit rejetés par les autres, soit ils s’isolent eux-mêmes. Je dirais que les personnes marginales sont souvent des gens d’esprit, sensibles et fragiles et ce sont justement les traits collectifs de tous ceux qui sont classés sous ce label ».

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L’ « Autre inconnu » est une des rubriques du thème principal, qui est adressée à travers une exposition, une présentation vidéo et une projection, dans la période du 10 au 28 septembre. Ce projet multimédia organise une rencontre entre réfugiés et habitants de Rézovo, Télich et Kalichté, ces derniers ayant organisés des manifestations contre l’installation de réfugiés dans leurs villages. Il y aussi des enregistrements d’interviews avec des élus locaux. Ainsi, les organisateurs cherchent à faire avancer le dialogue entre réfugiés et citoyens bulgares. Ces vidéos et histoires de vie sont disponibles en ligne sur le site www.nepoznatiatdrug.org.

Emi Barouh a évoqué aussi les autres volets du festival :

« Nous montrons plusieurs expos de photos réalisées dans différentes parties du monde. Le grand photographe français Pierre Gonnord consacre au thème de la marginalité toute son œuvre. Il va présenter dans la Galerie nationale des portraits inédits à partir du 15 septembre. Le vernissage des œuvres du photographe tchèque Jindřich Štreit aura lieu au Centre culturel tchèque. Nous avons aussi organisé un séminaire et un atelier avec ces deux invités du festival. Le projet le plus ambitieux de notre programme c’est « L’Autre inconnu ». Nous avons organisé une rencontre entre réfugiés et Bulgares, dans le but de provoquer une discussion différente de toutes celles qu’on entend sur ce sujet très politisé et médiatisé. La rencontre aura lieu dans l’espace derrière le Théâtre moderne. Fuir la guerre est un problème humanitaire, fuir les bombes est une tragédie, qui peut arriver à tout un chacun. Qui sait, demain ce sera peut-être nous qui seront dans la situation de fuir nos maisons pour une raison dramatique. Mais si nous n’avons pas cette sensibilité, cette empathie envers les autres, c’est que nous avons perdu une partie de notre humanité ».

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Dans le cadre du festival cette année, il y aura aussi une présentation du projet « Ciné-fabrique » sur le thème « Histoire inutiles des jours passés ». Durant trois jours, « Ciné-fabrique » fera huit projections gratuites de films et des discussions de documentaires bulgares qui datent de l’époque communiste, dont certains étaient interdits par le régime. Vous pouvez trouver le programme de « Photo-fabrique », sur le site web du festival www.fotofabrika.org/en

Version française : Miladina Monova

Crédit photos : Silvia Petrova




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