On observe depuis le début de l’année une augmentation des échanges commerciaux avec une hausse de 9.4% des exportations bulgares, indiquent les chiffres préliminaires de l’Institut national de la Statistique. Toujours est-il que la croissance retombe à 2% en juillet.

„La chute des prix du pétrole et de ses dérivés, marchandises fortement présentes dans les exportations bulgares, est une des raisons de ce phénomène, estime Lachezar Bogdanov du cabinet de conseil Industry Watch. - Il y a également des facteurs liés à des évènements intérieurs en Grèce. En juillet la Grèce a été pratiquement paralysée par la fermeture des banques. Dans le même temps, les relations économiques de la Bulgarie avec les autres pays voisins, la Serbie, la Macédoine et la Turquie enregistrent une croissance dynamique. On n’observe d’autre part pas de signes de ralentissement dans l’industrie et on peut dire que les influences négatives sur les exportations viennent de l’extérieur.“

Les exportations bulgares vers la Grèce sont constituées de différentes marchandises – de l’énergie électrique, du bois, des médicaments, des produits chimiques, du prêt-à-porter, des chaussures. Ce  qui explique pourquoi dans le cas des pertes de juillet elles ont affecté plusieurs secteurs et pas un seul. Si l’on y regarde de plus près – au niveau des compagnies elles-mêmes, on verra qu’il y en a qui ont encaissé de sérieuses pertes à la suite des problèmes financiers de leurs partenaires grecs.

Il faut savoir que l’intégration entre la Bulgarie, la Roumanie et la Grèce au niveau de l’Union européenne a beaucoup avancé. De nombreux investisseurs grecs se sont installés en Bulgarie avec leurs sites de production et de là ils exportent pour la Grèce. Ce sont des flux naturels qui profitent des spécificités de la région des Balkans.

„En ce qui concerne les pays hors Union européenne, en plus de la Turquie, la Chine est le deuxième partenaire commercial de la Bulgarie, a ajouté Lachezar Bogdanov. Les exportations bulgares vers la Chine enregistrent une croissance de l’ordre de 14% depuis le début de l’année. Nous observons dans le même temps une chute de plus de 20% des exportations pour la Russie ce qui était prévisible dans le contexte des sanctions russes et européennes. Au niveau des exportations bulgares pour l’Ukraine on remarque un rebond de près de 75% ce qui en pratique nous remet à la place que nous occupions avant les conflits politiques et militaires. La Bulgarie a exporté 20% de plus de marchandises pour la Serbie. En conclusion on pourrait dire qu’on observe une tendance de réorientation du commerce en direction de la Chine et une plus grande dynamique des échanges avec la Turquie et la Serbie. “

Les tendances négatives en rapport avec la Grèce et la Russie, d’une part, et les évolutions positives en ce qui concerne la Chine, la Turquie et la Serbie, d’autre part, font que finalement la Bulgarie ne se retrouve pas perdante et c’est un bon signe de ses capacités d’adaptation.

„La dynamique relativement positive des exportations est toujours présente et cela est dû à l’industrie qui est en bonne santé ”, a indiqué Lachezar Bogdanov. On peut donc espérer garder les rythmes actuels à l’avenir pour arriver à une croissance des exportations vers l’UE et les pays tiers de l’ordre de 6-7% sur un an.

Au cours des six premiers mois de cette année on observe une croissance de plus de 10% des importations de marchandises destinées aux investissements (des machines, des équipements, des véhicules utilitaires). Si cette tendance est conservée jusqu’à la fin de l’année, ces importations de moyens de production pourraient enfin donner lieu à une relance plus sérieuse de l’économie.

Version française : Vladimir Sabev