A la veille du sommet de l’Union européenne à Bruxelles, la Commission européenne a rappelé que les quotas d’accueil de 160 mille réfugiés devraient déjà être appliqués. A la réunion du Conseil européen la migration a encore une fois été le principal sujet de discussions, même si la vague migratoire et ses effets sur le marché du travail dans l’UE ont été déjà débattus par le Conseil des ministres du travail au Luxembourg à la demande d’Ivaylo Kalfin, vice-premier ministre et ministre du Travail et de la Politique sociale de Bulgarie. Les différents pays de l’Union continuent toutefois à appliquer différentes approches par rapport à ce problème. Ecoutons à ce propos le commentaire du ministre bulgare au micro de Radio Bulgarie Internationale:
«A l’heure actuelle il reste toujours des problèmes au niveau de l’élaboration et la mise en application d’une politique européenne claire en matière de réfugiés. J’ai fait quelques propositions qui n’ont pas été prises en compte dans cette politique. L’UE devrait en premier lieu annoncer quelles sont ses capacités d’accueil de réfugiés. Les pays membres sont différents. Des pays frontaliers comme la Bulgarie ne sont pas très enthousiasmés. D’autres pays comme la Suède et l’Allemagne voient dans les réfugiés une possibilité pour résoudre leurs problèmes démographiques et pourvoir des postes peu désirés par la main d’œuvre locale, etc. Mais quelle que soit l’attitude des différents pays, il existe des capacités d’accueil en Europe. Quand on sait qu’il y a des jours où 10 mille migrants arrivent sur le territoire du Vieux continent, on ne saurait leur dire à tous «vous êtes les bienvenus».
De l’avis d’Ivaylo Kalfin, les «hotspots» d’accueil des réfugiés devraient être déployés en dehors des frontières de l’Union européenne.
«En ce moment l’Europe encourage un énorme business de passeurs de migrants. Pour que ces gens arrivent de la frontière syrienne en Europe ils dépensent des milliers de dollars par personne, ils franchissent des milliers de kilomètres, certains y perdent la vie en cours de route. Tout cela remplit les poches de l’industrie des passeurs et des trafiquants de personnes. L’approche européenne devrait être différente – nous accueillons un tel et tel nombre, telles sont nos capacités, nous nous rendons dans les camps sur les frontières de la Syrie – en Turquie, en Jordanie, au Liban et là on annonce qui répond aux critères de l’UE et qui trouvera asile en Europe. Nous avons actuellement une situation extraordinaire et il est évident que les mesures traditionnelles ne donnent pas de résultats. L’accord de Dublin relève de l’absurde. Cet accord stipule que le réfugié trouvera asile dans le premier pays de son entrée dans l’Union européenne. 10 000 personnes sont entrées en un seul jour en Hongrie. Où devraient rester ces gens-là ? Les accords de Schengen permettent en cas de situation de crise le rétablissement des contrôles frontaliers. Mais la situation actuelle n’est-elle pas une situation de crise !? Nous avons également besoin d’une liste des pays d’où peuvent venir les demandeurs d’asile. Selon des données statistiques d’Eurostat, il semble qu’un peu plus du tiers seulement des réfugiés sont des Syriens. Il y a par contre dans ce groupe des Russes, des Ukrainiens, des Kosovars, des Albanais. J’ai même lu qu’il y avait des Roms bulgares se présentant comme Syriens en Suède. C’est absurde, on doit définir quels sont les pays que l’Europe pourrait aider dans cette situation de crise ».
Un conflit a opposé lors de la réunion du Conseil au Luxembourg les ministres de la zone euro et les autres, conflit provoqué par leur isolement et la division en groupes lors de la prise de décisions importantes, a ajouté Ivaylo Kalfin. Cela a été la raison pour laquelle les ministres des pays en dehors de la zone euro ont rédigé une lettre très ferme contre la mise en place d’une Europe en deux groupes et à deux vitesses, chose qu’ils considèrent comme inadmissible.
Version française : Vladimir Sabev
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