Les revenus de la grande majorité des Bulgares sont fortement limités et c’est le prix le plus faible possible qui dicte les achats et l’utilisation de certains services. L’Union bulgare de défense des consommateurs et la Chambre de commerce et d’industrie de Sofia ont décidé de lancer un projet qui se concrétisera à terme par la création d’un Registre du commerce loyal, qui rétablira les principes de transparence et du juste prix sur le marché, facilitant les consommateurs dans l’achat de produits ou de services.

Pour avancer dans leur projet  l’Union bulgare de défense des consommateurs et la Chambre de commerce et d’industrie de Sofia ont rencontré des représentants des différentes organisations professionnelles engagés dans le circuit des ventes qui les ont assurés que les clients et acheteurs potentiels ne lisaient que très rarement les étiquettes des produits et les notices d’utilisation de tel ou tel article, ce qui expliquait leurs nombreuses plaintes ou critiques. Pour réconcilier consommateurs et grande distribution,  l’Union bulgare de défense des consommateurs commencera par établir un certain nombre de règlements. Les explications de Damian Lazarov, expert en droits des consommateurs, qui détaille les exigences qui seront formulées à l’égard des futurs commerçants loyaux :

« Pour pouvoir être inscrit dans ce registre, chaque commerçant doit prendre plusieurs engagements, et notamment que l’étiquette de ses produits corresponde à la vérité et ne cache rien au consommateur. Il doit aussi s’en tenir à la loi sur la défense des consommateurs et si des irrégularités sont constatées, il devra y remédier illico presto, et non pas en l’espace d’un mois. Le commerçant doit aussi promettre ne pas recourir à des pratiques commerciales déloyales et honorer les clauses de son contrat avec les consommateurs. »

La Chambre de commerce et d’industrie de Sofia  remplira une fonction d’arbitrage en cas de conflits ou de contentieux entre les organisations sectorielles et l’Union bulgare de défense des consommateurs. Les explications du président de la Chambre, Guéorgui Tchernev :  

 « Les organisations sectorielles seront chargées d’approuver et de valider les critères de commerce loyal. Elles seront aussi le filtre et la garantie de la bonne foi des entreprises ou de la grande distribution en général. Bien sûr, il est possible que des commerçants loyaux ne souhaitent pas être inscrits dans le registre, cette démarche restant un acte volontaire. »

Le registre du commerce loyal aura une portée nationale et il sera accessible sur Internet. Un logo spécial sera mis en place et affiché à l’entrée des points de vente.  Stoïl Alipiev, président du Conseil d’administration de l’Union bulgare de défense des consommateurs a précisé que le registre sera administré par son association :
 
« En plus de ses fonctions d’arbitre, la Chambre de commerce et d’industrie de Sofia exercera le contrôle a posteriori sur les commerçants inscrits au registre. Des audits mensuels ou annuels seront diligentés dans les enseignes qui posent problème ».  

Justement, l’Union bulgare de défense des consommateurs a déjà attaqué deux enseignes de la grande distribution qui empêchent les consommateurs de faire des réclamations en cas de non-conformité de l’article acheté. En effet, des chaînes de magasins ou des distributeurs d’eau, d’électricité et de chauffage qui ont une position dominante sur le marché appliquent le principe de ladite « vente contraignante », qui doit être sanctionnée. La prochaine campagne de l’Union bulgare des consommateurs sera ciblée sur la qualité et les conditions de vente des produits alimentaires, notamment vérifier si l’étiquetage des produits est juste ou trompeur…   

Version française : Sonia Vasséva