Pour la deuxième année consécutive le talentueux peintre bulgare Dimitar Hinkov a participé au Salon d’Automne de Paris, organisé depuis 1903 qui d’une part, offre des débouchés aux jeunes artistes et d’autre part, fait découvrir l’impressionnisme et ses prolongements à un public populaire. Plus de 15000 personnes visitent le Salon d’automne chaque année et la sélection des œuvres exposées est faite un an à l’avance. Le peintre bulgare Dimitar Hinkov qui rentre tout juste de Paris a bien voulu nous donner ses impressions et nous présenter la toile qu’il a exposée :

„ La sélection était très serrée  mais j’ai eu la chance d’exposer avec Svétlin Roussev, qui en est à son 35^e salon. Mon tableau a pour titre « Des deux côtés du mur » et il est inspiré de la chute du mur de Berlin qui symbolise la désunion et l’union à la fois. Je développe en deux temps le concept des frontières que nous avons érigées entre l’Est et l’Ouest et qui ont donné lieu à deux mondes à la fois proches et très éloignés l’un de l’autre. Deux visages et deux expressions - d’un côté des couleurs débordantes de vitalité et d’effervescence, et de l’autre, le métal froid et impersonnel du monde industriel, gris et austère… L’exubérance des couleurs et la liberté face aux contraintes, à la dépression et au mal-être. “

L’approche innovante du peintre se trouve justement dans la rencontre improbable entre la toile souple et le métal rigide. Une technique sur laquelle Dimitar Hinkov travaille depuis 15 ans. Il a même soutenu une thèse de doctorat sur le sujet qui lui permet de traiter des thèmes universels, tels que la nature, l’écologie, les frontières entre les pays, les processus migratoires. Il puise son énergie dans ses rencontres avec les étudiants à qui il enseigne en Bulgarie et à l’étranger.

Sinon, Dimitar Hinkov est issu d’une famille de peintres - petit-fils du maître du pinceau Hristo Boyadjioev  et fils de la professeure Anna Boyadjiéva.

„J’ai été très tôt jeté dans le grand bain des beaux-arts, nous confie l’artiste. - Enfant, je passais des heures dans l‘atelier de mon grand-père qui m’a inculqué quelques techniques de base. Mon grand-père était un maître du portrait, un des premiers diplômés de l’Académie. C’est lui qui m’a livré les secrets du portrait réaliste, mais je ne me suis pas trop attardé sur la peinture classique. Je suis parti à la recherche de ma propre vocation, j’ai voulu tester de nouvelles techniques pour faire passer mes messages. Il y a différentes façons d’exprimer une émotion, de présenter le sujet d’une toile…L’art est pour moi une question de perception, une quête du chemin le plus court et juste vers l’âme et le cœur du public. »

Après des expositions à Istanbul et Berlin, Dimitar Hinkov exposera ses toiles à la fin de l’année à l’Institut culturel bulgare à Paris.

Version française : Sonia Vasséva