« Stabilité, réalisme, résultat », c’est en ces termes que le ministre des Finances Vladislav Goranov a défini la philosophie du projet de budget 2016, qui a été adopté en première lecture. Voici un extrait de son discours à l’Assemblée nationale, expliquant les priorités du gouvernement pour l’année prochaine :
« Le budget 2016 est un budget qui prend en compte les réalités, c’est à dire qu’il est basé sur ce que nous produisons réellement et permet à l’Etat d’assurer ses fonctions : aide aux citoyens bulgares, qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins, investissement dans le capital humain et dans la sphère de la défense et de la sécurité par rapport auxquelles nous avons des engagements internationaux ». En même temps, le ministre a souligné que l’objectif essentiel du budget était la baisse de la dette publique et le contrôle du déficit. Pour le moment, le déficit budgétaire annoncé est de 900 millions d’euros. En 2016, les nouveaux emprunts que la Bulgarie pourra contracter sont estimés à 2,65 milliards d’euros. Le texte de loi actualise aussi le budget de cette année.
Pour Dessislava Nikolova de l’Institut pour l’Economie de marché (IEM), depuis quelques années le déficit budgétaire est en progression constante et inquiétante.
« Si en 2012 la dette publique était de 0,6% du PIB et la Bulgarie était parmi les meilleurs élèves de l’Europe, maintenant avec une dette de 5,8% du PIB, nous avons le quatrième déficit le plus élevé dans l’UE. Durant les trois dernières années, il y a une fuite en avant qui ne se justifie pas ».
Comme chaque année, l’ONG a préparé sa proposition de budget d’Etat alternatif et suivant leurs calculs, il est possible d’obtenir 0% de déficit l’année prochaine. Mais comme, l’explique Dessislava Nikolova, ce serait au prix de réformes très dures.
Par exemple, L’ONG recommande au gouvernement une baisse de 10% des dépenses publiques en salaires. D’ailleurs, c’est une économie que le gouvernement avait annoncé en 2015 mais finalement n’a pas appliquée. La proposition de budget arrive au chiffre de 0% de déficit au lieu des 2% dans le budget du gouvernement, au prix de coupures budgétaires et de suppressions de postes dans la sphère de la justice, de la santé et de la police. De même, dans son budget virtuel pour 2016, l’IEM propose la suppression de l’impôt sur les dividendes qui est maintenant de 5%, des taxes sur les intérêts, de l’impôt sur la succession, ainsi que bien d’autres taxes et prélèvements. Cependant, ce type de calculs ne nous apprend pas grand-chose sur les mécanismes de financement de l’Etat et, plus généralement, pourquoi le 0% de déficit devrait être une priorité.
Version française : Miladina Monova
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