L’avenir de l’agriculture intensive est dans la constitution de grandes exploitations agricoles et le remembrement (regroupement des parcelles de faible superficie). C’est l’avis du président de l’Association bulgare des propriétaires de terrains agricoles Stayko Staykov, qui est intervenu lors du  Forum économique Next Year’s Business Plan à Sofia. Le remembrement a pour objectif de redistribuer les parcelles, afin que les agriculteurs puissent obtenir de plus grands volumes de terres, en l’échange de leurs petites parcelles éparpillées. Selon Staykov, les investisseurs en terres arables ont commencé activement à acquérir des parcelles, mais les problèmes c’est leur location et gestion qui sont longtemps est restés une question secondaire, car les relations entre propriétaires et exploitants n’étaient pas clairement définis dans la loi. Depuis un an seulement, il est obligatoire de présenter un contrat de bail et un certificat de propriété vérifié.

Selon les données de l’association, là où il a des exploitations de plus de 10 hectares, les prix de la terre sont plus élevés. Actuellement, la taille moyenne des exploitations en Bulgarie du Nord est moins d’un hectare (8 décares). En Bulgarie du sud, la moyenne est de 5 décares. Ce morcellement dans la propriété des terres arables empêche le développement d’une agriculture intensive et profitable.

« Tous les membres de notre association ont un objectif commun – agrandir leurs volumes de terres. Cela permettra des améliorations dans la gestion et exploitations des terrains agricoles, comme par exemple l’investissement dans des cultures durables. En 2015 pour la première fois en Bulgarie ont été réalisé 5 projets de remembrement, dans les régions de Momina Tsurkva et Studena en Bulgarie du Sud et Chumen, Drumévo et Smiadovo en Bulgarie du Nord. En Bulgarie, comme dans tous les pays démocratiques, le remembrement et regroupement des terres se fait avec l’accord des propriétaires. L’Etat participe activement au processus, en faisant circuler l’information nécessaire, les plans, en effectuant les cadastres agricoles. Il met à disposition ses spécialistes, mais n’octroie pas des prêts. La plupart des gens ne font pas confiance au projet de remembrement et pour le moment se portent volontaires seulement les grandes compagnies, propriétaires de parcelles, plus rarement de plus petites sociétés ».

Pour Staykov, le problème c’est la complexité et la lenteur dans le processus de négociation, car les petits propriétaires craignent de recevoir en échange des parcelles de moindre qualité. Il y a 10 ans, la rente d’exploitation était de 5 euros par décare. Grace aux changements dans la loi concernant la location des terres arables qui régule les relations entre propriétaires et exploitants, le prix des parcelles a commencé a monté.

« C’est normal, continue notre interlocuteur, car les prix de la terre agricole augmentent partout en Bulgarie. Une grande partie des liquidités rendues après la faillite de la CorpBank ont été investies dans des surfaces agricoles. L’UE aussi propose des subventions et ces derniers vont encore augmenter. Nous pensons que l’année prochaine le prix des parcelles va continuer à augmenter et la relations propriétaire-exploitant va se stabiliser ».

En Bulgarie du Nord la terre est la plus chère – 1000 euros le décare dans les régions de Razgrad, Silistra et Dobritch. Cela est dû au fait que la demande dépasse l’offre. Depuis 2009, les prix sont en constante augmentation – entre 10%-15% par an. Stayko Staykov, croit fermement qu’avec le temps, de plus en plus de propriétaires agricoles vont accepter de participer au remembrement, car c’est le seul moyen d’avoir une agriculture qui se rapproche du niveau des pays européens développés.