La Faculté de Théologie de l’Université de Sofia a créé au début de l’année universitaire 2015/2016 un master « Eglise et Médias ». Cette maîtrise s’inspire des meilleures traditions en matière de coopération académique de la Faculté de Théologie et de la Faculté de journalisme et communication. Nous avons essayé avec le prof. Alexandre Omartchevski, doyen de la Faculté de Théologie et chef du programme de revenir sur les motifs qui ont provoqué le lancement de cette maîtrise. Voici ses propos:

„On peut voir apparaître la nécessité d’un tel cursus universitaire dès les premières années de la transition vers la démocratie qui ont suivi 1989, une époque où l’Eglise n’a plus été aussi sévèrement poursuivie dans ses manifestations publiques et une époque où il est devenu de plus en plus nécessaire d’expliquer ces manifestations de manière à ce qu’elles soient compréhensibles pour les Bulgares ici et à l’étranger. Mais à ce moment-là on s’est rendu compte qu’on ne disposait pas de journalistes qualifiés pour commenter et analyser de manière professionnelle ces manifestations et événements. Finalement on a trouvé une solution de compromis en comptant à ce titre sur des ethnologues. Mais leurs analyses étaient au niveau du quotidien et n’avaient rien de céleste et de théologien. On a pu longtemps observer des analyses superficielles qui sont très dangereuses pour le christianisme. Surtout quand il s’agit d’un peuple assez fragile et pas assez mûr, sortant en plus de cela d’une période de 40 années d’athéisme agressif, de poursuites et de répressions. Nous espérons que la maîtrise, grâce à Dieu, sera bien vue et acceptée par des gens à formation universitaire de base. De manière à ce que les deux vocations – celle du journaliste et celle du théologien, puissent se combiner dans une seule personne qui sera compétente, qu’on pourrait appeler un journaliste théologien connaissant la terminologie et en mesure d’analyser les événements du point de vue de l’Eglise “.

Le prof. Omartchevski estime qu’il est important pour l’Eglise d’avoir ses propres médias afin qu’elle soit entendue dans le monde pluraliste et séculaire qui est le nôtre et porter ses messages de bonté et de bonheur. Si l’Eglise n’a pas ses propres médias, les fidèles seront discriminés dans le dialogue avec la société sur les grands problèmes aujourd’hui. Surtout maintenant, au moment où les défis du terrorisme nous donnent des preuves de possibles abus avec la religion. Les jeunes bulgares et certains adultes ne connaissent pas très bien leur religion orthodoxe, ne connaissent pas leurs racines spirituelles. Or cela est fort préoccupant, considère notre interlocuteur. Nous lui avons également demandé de nous expliquer la matière qu’il enseigne à ses étudiants.

„En plus de la théorie que j’enseigne à mes étudiants, j’essaie de leur expliquer qu’en quittant l’université ils devraient déjà être meilleurs. On doit trouver la bonté en soi-même, garder son sang-froid, être objectif, ne pas succomber à ses émotions et superstitions. Même si on perd en popularité, on doit rester du côté de la vérité. Le journaliste qui traite des sujets religieux doit juger les faits avant de les énoncer. Il manque actuellement sur la scène médiatique une analyse approfondie de l’Eglise. Il manque aussi de la morale évangélique que les journalistes devraient adopter ».

Il existe plusieurs programmes de maîtrise à la Faculté de Théologie avec le but de faciliter l’entrée dans la vie des théologiens. La réalisation au sein de l’Eglise vient en première place. Mais pas tous ceux qui ont des diplômes de théologie deviennent des prêtres. Certains deviennent des enseignants, des spécialistes en pèlerinages, etc. Il y aura bientôt des journalistes théologiens …

Voici les vœux de Noël du prof. Alexandre Omartchevski :

„La Nativité de notre Sauveur est le grand espoir pour le sauvetage du genre humain. Je vous souhaite de conserver cet espoir et la foi dans la puissance de Dieu, de s’aimer, de se soutenir, de s’entendre, de conserver l’amour et la joie d’être ensemble. Etant donné que Noël est avant tout une fête familiale, souvenons-nous que la famille est la plus petite Eglise sur terre. Tant qu’elle est solide, toute la société sera solide “.

Version française: Vladimir Sabev