Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Les perturbations au sein de Schengen n’ébranlent pas la détermination bulgare d’en faire partie

БНР Новини
Six pays de la zone Schengen ont réintroduit le contrôle d’identité.
Photo: BGNES

Face à l’afflux de réfugiés, la Suède vient d’introduire le contrôle d’identité à sa frontière avec le Danemark. C’est une mesure inédite depuis les années 1950. Le Danemark avait déjà pris les mêmes mesures à sa frontière avec l’Allemagne. Des contrôles d’identités aux frontières ont été introduits dans l’espace Schengen aussi par la Norvège, l’Autriche, la France et l’Allemagne. En effet, les Accords de Schengen prévoient la possibilité de réintroduire provisoirement la vérification des titres de voyage personnels, dans les cas où il s’agit de questions de sécurité nationale et ce n’est pas la première fois que cela arrive.

Or, cette fois-ci, on sait que l’afflux de réfugiés n’est pas prêt de s’arrêter et cela pose la question de l’avenir de Schengen et de ce qui adviendra du concept de la libre circulation des personnes. L’inquiétude est réelle, il suffit de voir les larmes dans les yeux du vice-Premier ministre suédois Åsa Romson, lorsqu’il a qualifié ces mesures de « décision horrible ». Le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen a lui parlé de la difficulté de prendre de telles mesures « ce qui n’est vraiment pas un moment heureux ».

La Bulgarie ne fait pas partie de l’espace Schengen, mais ce tournant a eu un grand retentissement dans le pays. Alors que pour certains commentateurs pessimistes Schengen est en train de voler en éclats, le gouvernement bulgare continue d’insister sur l’entrée de la Bulgarie dans cette zone de libre circulation. Dans une interview pour l’agence BTA, le ministre des Affaires étrangères Daniel Mitov a expliqué la thèse du gouvernement : la Bulgarie a accompli tous les critères techniques d’adhésion et dans des conditions de pression migratoire sans précèdent, notre pays défend bien les frontières nationales, qui sont aussi des frontières extérieures de l’UE. Etant donné notre contribution à la sécurité européenne, nous nous attendons à ce que les citoyens bulgares aussi puissent profiter des avantages que l’association à Schengen offre. Malgré la complexité de la situation, le ministre se montre optimiste.

Cette position du gouvernement n’est pas une nouveauté, mais elle montre que certains désaccords quant à la stratégie à suivre ont été surmontés. Il n’y a pas longtemps encore, certains ministres pensaient que la Bulgarie devait poser ses conditions comme l’acceptation du quota de réfugiés contre adhésion à Schengen.  D’autres ministres se sont opposés à cette idée en avançant qu’une telle tactique allait compliquer et retarder le processus, étant donné que la crise migratoire risque de durer. Apparemment, c’est la seconde thèse qui s’est imposée.

Si au sein de la coalition gouvernementale les différents ont été surmontés, ce n’est pas le cas entre majorité et opposition.

Le grand parti majoritaire, GERB, est « pour » l’entrée dans Schengen et il a le soutien du PPE. La petite formation du Block réformateur est aussi pour et Mégléna Kounéva, qui est vice-Premier ministre a exprimé des regrets qu’il y a un an, la Bulgarie n’a pas fait plus de d’efforts pour faire avancer ce dossier.

Pour le Parti socialiste en opposition, il est absurde maintenir cette priorité, alors que l’Europe ferme ses frontières, la sécurité nationale désormais passe avant le concept de libre circulation des personnes et dans un contexte où l’opinion publique est de plus en plus hostile à la liberté de circulation. Probablement, le gouvernement se rend compte aussi qu’en ce moment, l’élargissement de l’espace Schengen n’est vraiment pas le premier sujet à l’ordre du jour au Parlement européen. Cependant, il exprime ainsi la volonté du pays de participer au débat sur le fonctionnement et sur les changements à introduire au sein de cette entité politique. La Bulgarie a le droit de participer à ce débat, car même si elle n’en fait pas partie, elle en subit les politiques et exécute ses règles.

Version française : Miladina Monova




Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Les coprésidents du MDL Djevdet Tchakarov et Délyan Péevski

Réactions politiques aux conflits internes du MDL

La plupart des groupes à l'Assemblée nationale voient  les derniers événements au sein du MDL comme un problème interne de ce parti. Le président du groupe GERB-UFD Boyko Borissov les dissensions dans le MDL permettront aux structures de GERB de mieux..

Publié le 11/07/24 à 17:04
Ramadan Atalay

Le groupe parlementaire du MDL perd deux autres députés

Après l'exclusion des 17 députés du MDL de leur groupe à l'Assemblée nationale , dont Djevdet Tchakarov, coprésident du parti avec Délyan Péevski, les députés Ahmed Vrantchev et Dimitar Nikolov ont déposé des déclarations officielles qu'ils ne..

Publié le 11/07/24 à 16:21

La Bulgarie, la Grèce et la Roumanie envisagent de créer un "Schengen militaire"...

Le ministre grec de la Défense, Nikos Dendias a annoncé que la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie avaient l'intention de créer un "corridor militaire harmonisé" sur le flanc Est de l'OTAN. "Ensemble avec mes homologues bulgare et roumain, Athanas..

Publié le 11/07/24 à 13:25