Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2025 Tous droits réservés

Les exhortations politiques suffiront-elles à pousser le Conseil supérieur de la Magistrature vers la sortie ?

БНР Новини
"Nous appelons le Conseil supérieur de la Magistrature à l'autodissolution", a déclaré le leader du groupe parlementaire de GERB, Tsvétan Tsvétanov à l'Assemblée nationale.
Photo: BGNES

Après avoir sacrifié son propre ministre de la Justice, il y a un mois, pour pouvoir mettre sur les rails la réforme de la Constitution, surtout dans sa partie concernant l’organigramme du Conseil supérieur de la Magistrature /CSM/, le parti GERB a diffusé hier une déclaration qui demande à ce même conseil de déposer sa démission collective, pour avoir totalement perdu sa crédibilité par des agissements franchement compromettants, notamment en usant du trafic d’influence et en défendant des intérêts corporatifs et économiques plus que louches. Le petit partenaire coalisé du parti GERB, le Bloc réformateur, s’est solidarisé de cette position, même s’il a repoussé de 24 heures sa déclaration officielle, histoire de concilier toutes les positions des partis qui le constituent.

Ce scénario s’est passé à la veille de la publication du nouveau rapport de la Commission européenne sur le progrès de la Bulgarie dans la sphère « Justice et Affaires intérieures » et d’aucuns prétendent qu’il s’agit d’une tentative des gouvernants d’atténuer les critiques de Bruxelles qui, une fois de plus, pointera du doigt l’absence de résultats dans la lutte contre la corruption, l’inefficacité du Parquet et le refus de traiter objectivement toute une série de scandales liés à des pratiques corruptives.

Malheureusement, les déclarations et sommations politiques ne suffiront pas à la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature, qui est le seul à décider s’il a encore lieu d’être ou pas. La moitié de ses membres sont désignés par l’Assemblée nationale et les autres sont issus du quota des magistrats, qui dernièrement est déchiré de contradictions.  Mais si jamais l’appel des politiques est entendu, il faudra élire un nouveau Conseil supérieur de la Magistrature pour un mandat de 5 ans.

Régler les problèmes autour du Conseil supérieur de la Magistrature est la clé du succès de la réforme judiciaire. Ce n’est pas par hasard si dans sa déclaration, le parti GERB a appelé au consensus politique pour faire rapidement avancer les modifications de la loi sur le pouvoir judiciaire et du Code de procédure pénale, et adopter sans attendre la nouvelle législation contre la corruption et le terrorisme. Sauf que sur ces dossiers brûlants, le consensus politique fait défaut, même au sein du gouvernement. Ce qui explique la démarche de l’opposition de réunir suffisamment de signatures pour déposer une motion de censure dans la sphère de la santé publique.

Pour en revenir à l’avenir du Conseil supérieur de la Magistrature, le Front patriotique qui soutient le gouvernement a déclaré qu’il n’appuiera pas la demande de démission, qu’il considère comme une ingérence dans les affaires du pouvoir judiciaire. Avis, partagé par l’ex ministre de la Justice, Christo Ivanov qui estime que la démission collective minimiserait les responsabilités personnelles au sein du Conseil. Dans une tentative de faire une synthèse de la complexité de la situation, le leader des « Démocrates pour une Bulgarie forte » Radan Kanev qui est passé en opposition, a déclaré que le mieux serait que le Conseil supérieur de la Magistrature s’en aille en même temps que l’actuelle législature de l’Assemblée nationale qui est responsable de tous les dysfonctionnements dans le système judiciaire. Si l’on suit la logique de Radan Kanev, le procureur général de la République et le président de la Cour suprême administrative doivent aussi donner leur démission, pour être à l’origine du total discrédit du Conseil supérieur de la Magistrature.

Version française: Sonia Vasséva




Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Le président bénéficie du plus haut taux de confiance

Parmi les personnalités politiques en Bulgarie, c’est le président Roumen Radev qui bénéficie du taux de confiance le plus élevé chez les électeurs, soit 46,7%, suivi du premier ministre Rossen Jélyazkov (18,9%), le chef de file de GERB, le plus..

Publié le 21/02/25 à 16:23
Калин Джорджеску

Kaléidoscope des Balkans

Calin Georgescu reste le favori pour le poste présidentiel en Roumanie Calin Georgescu qui avait remporté le premier tour de la présidentielle en novembre 2024, annulé par la suite, en tant que candidat indépendant, reste le candidat préféré des..

Publié le 21/02/25 à 13:17

Le parlement a adopté une déclaration de non-participation des forces armées bulgares en Ukraine...

Les parlementaires bulgares ont adopté une déclaration de non-implication des forces armées bulgares dans les opérations militaires sur le territoire de l'Ukraine. 166 députés ont voté pour, 27 ont été contre et 11 se sont abstenus. La déclaration a été..

Publié le 21/02/25 à 12:59