14 000 Bulgares perdent la vie chaque année à cause de l’air pollué qu’ils respirent, annonce un rapport de l’Agence européenne de l’Environnement. Le contenu excessif de particules fines de poussière dans l’atmosphère est la principale raison pour ces décès prématurés. La durée de vie diminue de 7 mois suite à la pollution de l’air, ajoute le document.
Parallèlement au rapport européen a été publiée une étude avec des données encore plus déprimantes. En effet, lors d’un forum consacré à la santé publique, le président de l’Association bulgare des maladies pulmonaires Diana Petkova a annoncé que 18 mille Bulgares sont chaque année fauchés par des maladies liées à l’air pollué.
En pénétrant dans l’organisme, les substances nocives comme les particules fines de poussière, le dioxyde de souffre, le dioxyde d’azote, le plomb représentent une menace pour la santé si elles sont aspirées en quantités excessives. Des maladies pulmonaires, cardio-vasculaires et cérébrales, des lésions du système de reproduction, des accouchements prématurés – tout cela fait partie des conséquences des problèmes écologiques. Le taux de mortalité en Bulgarie range le pays à la 8e place en Europe, mais il occupe une des premières places au classement des villes les plus polluées. Sur les 5 villes européennes les plus polluées 4 sont bulgares – Pernik, Plovdiv, Pleven et Dobrich. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé citée par Greenpeace à l’occasion de la Journée de lutte contre le cancer des poumons, la capitale Sofia se range à la 5e place des grandes villes mondiales les plus polluées.
« Au niveau des particules fines les recherches indiquent que 90% de la population des villes a des problèmes, souligne Valeri Serafimov de l’Agence à l’environnement. - Si au moins 35 jours par an on enregistre des quantités excessives de particules fines dans l’air cela signifie qu’il y a problème. En 2015 dans la ville de Vidin il y a eu 187 jours, c’est-à-dire plus de la moitié de l’année des excès dépassant les normes. Pleven est également une ville où il y a des problèmes avec ses 138 jours de pollution par an. »
La combustion de carburants liquides et solides, le transport automobile et l’industrie sont les principales sources de particules fines. Il existe quelques simples solutions à ces problèmes. On pourrait par exemple limiter le trafic automobile, aménager des espaces verts, laver plus souvent les rues et, surtout, utiliser pour le chauffage des carburants écologiques. Toutes ces solutions dépendent de la volonté des municipalités, explique Valeri Serafimov.
« Chaque municipalité doit garantir à la population un accès plus facile à des sources de chauffage de meilleure qualité, le gaz notamment. Il existe de nombreuses agglomérations qui sont dotées de réseaux de gaz ce qui fait que tous ceux qui le désirent et peuvent se le permettre peuvent se connecter à ces réseaux et réduire de cette manière la pollution de l’air. Mais tant que les gens ne sont pas persuadés qu’ils doivent opter pour des combustibles plus écologiques, il sera difficile dans de nombreuses localités de respecter les règles de pollution. »
Le problème est que les moins aisés se chauffent au charbon ou au bois. Selon l’expert c’est la principale raison pour laquelle le ministère de l’Ecologie n’a pas encore pris des mesures radicales et sévères pour interdire ces sources de chaleur. Selon le dernier recensement de la population en 2011, 57% des ménages bulgares se chauffent au charbon, 26% à l’électricité, 14% utilisent le chauffage central et à peine 1% le gaz. Est-il cependant acceptable de respirer toujours de l’air pollué en raison de l’absence d’une solution sociale?
« Ce n’est pas normal, évidemment, mais tel est l’état des choses en Bulgarie – une population pauvre utilisant des sources de chauffage polluantes. Vous voyez que même dans les grandes villes où il y le chauffage central, beaucoup de gens renoncent à l’utiliser et se tournent de nouveau vers le charbon et le bois car c’est moins cher. C’est pour dire que tout dépend des gens », ajoute Valeri Serafimov.
60 millions d’euros sont destinés au titre du Programme opérationnel « Environnement » à la recherche de solutions à la pollution. Par ailleurs, les municipalités bénéficieront cette année de 56 millions d’euros pour l’aménagement d’espaces verts et la rénovation du parc automobile des transports en commun.
Version française : Vladimir Sabev
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