La musique de Théodossii Spassov est tellement variée, et ses environnements créatifs tellement multiples, que vous ne trouverez nulle part leur description complète. Il lui arrive souvent de passer rapidement d’un projet à l’autre, parfois totalement opposés. Si vous le demandez comment se fait le déclic dans son esprit d’artiste, il vous répondra que le seul effort que tout cela lui coûte est “de vivre dans le présent”. Pour lui, même son 55e anniversaire ne peut être une occasion pour faire des projets, mais il le fêtera certainement entre amis.

Théodossii Spassov a joui très tôt d’une reconnaissance et tout jeune il est devenu très populaire. Jusqu’à l’âge de 30 ans, il avait déjà accumulé une expérience scénique considérable. Il lui arrivait de jouer un jour à un mariage ou à une fête populaire, et le lendemain monter sur la scène de la salle “Bulgarie” ou d’un festival international de jazz.

“C’était des années insouciantes - se souvient Théodossii Spassov. - Mes parents étaient vivants et ils me soutenaient beaucoup. Mon programme était très chargé - je faisais des enregistrements, je jouais  à des mariages et des concerts. C’était également l’époque où je fréquentais l’un de mes endroits préférés à Plovdiv - l’Académie Musicale située au-dessus du Théâtre antique. Bien sûr que j’ai changé depuis. L’homme, il faut qu’il change, qu’il évolue, qu’il échappe à son conservatisme. J’ai été élevé dans l’esprit patriarcal et conservateur. A l’Ecole nationale des Arts folkloriques “Filip Koutev” à Kotel, ainsi qu’à l’Académie, j’ai étudié de manière très approfondie les traditions, même si je m’orientais déjà vers des aventures. D’après moi, le sens de la vie c’est de travailler jusqu’à la fin pour se perfectionner et se développer, pour s’approcher et atteindre le plus haut sommet de noblesse de son âme. Nous devrions consacrer notre vie à la perfection, l’amour, le travail, l’humanisme. Plus on élève en soi l’humanisme, plus la divinité vient vers nous comme une réverbération.“

Théodossii a joué avec des musiciens de renommée mondiale comme Trilok Gurtu, Dave Liebman, Glen Moore, Mino Cinelu, Billy Cobham, Kazumi Watanabe et beaucoup d’autres. Pendant trois ans, il faisait partie du show irlandais mondial “Riverdance”. Parmi les musiciens bulgares avec qui il a travaillé au fil des ans on peut mentionner Yildiz Ibrahimova, Ivo Papazov-Ibriama, Pétar Raltchev, “Version acoustique”, Miltcho Léviev, Siméon Chtérev, etc.

Dans quelques jours Théodossii commence une tournée à travers le pays avec le joueur de gadoulka Péyo Péev et cinq musiciens hongrois. Le projet s’appelle “Fraternité danubienne” - c’est une initiative de l’Institut culturel hongrois à Sofia et du Ministère de la Culture à l’occasion des fêtes nationales de la Bulgarie et de la Hongrie qui ont lieu en mars. Les musiciens vont interpréter des compositions d’auteur, dont l’une est consacrée au compositeur hongrois Béla Bartók, à l’occasion du 135e anniversaire de sa naissance. La tournée commence le 9 mars à Gabrovo et va se poursuivre dans sept autres villes bulgares, dont Varna, Plovdiv et Véliko Tarnovo. Plus tard, le projet sera présenté en Hongrie.