Les artisans des mots, en d’autres termes les traducteurs de Sofia, ont désormais leur point de rencontre, le lieu où ils peuvent échanger des idées, parler avec des collègues, régler des problèmes professionnels ou tout simplement s’immerger dans leur sujet favori - les belles lettres. Nous avons nommé la toute récente Maison de la Littérature et des Oeuvres traduites – un projet de la Fondation „ La Page suivante”. La Maison, applaudie par les traducteurs est parmi les objectifs de la Fondation d’épauler la traduction d’ouvrages de qualité, en particulier les langues ayant le statut de langues rares telles les langues des pays d’Europe de l’est et la langue arabe. Le projet est déjà mis en route dit Yana Guénova, qui est à la tête de la Fondation:
„Désormais nous sommes sous notre propre toit et nous avons démarré nos Laboratoires de traduction, un programme ciblé sur les traducteurs bulgares de littérature. Ils se réunissent à la Maison pratiquement chaque jeudi et débattent de problèmes professionnels mais aussi de problèmes en dehors de la profession.”
La Fondation a déjà établi une banque de données avec les noms des personnes qui traduisent de bulgare:
„ Les personnes qui traduisent à partir du bulgare dans des langues étrangères sont un groupe peu nombreux et leur nombre hélas va en diminuant. La cause en est dans le déclin des chaires de langue et littérature bulgares qui se raréfient à l’échelle mondiale et qui jusqu’à présent étaient des pépinières de ces cadres d’excellence. Une deuxième raison est aussi le manque des aides financières de la part de l’Etat qui ne tient pas à faire connaître la littérature bulgare de son peuple hors des frontières du pays. Dernièrement on observe une certaine animation dans ce domaine, mais les financements ne suivent toujours pas”.
Le programme à l’intention des Résidents est un de nos projets coups de cœur. Quelles sont les conditions à remplir pour en faire partie? Ce programme nous tient tout particulièrement à cœur, dit Yana Guénova. Nous aimerions, via ce programme permettre aux traducteurs qui vivent hors de Bulgarie, qui sont intéressés à traduire de bulgare dans leur langue et qui le font bien d’effectuer des stages en Bulgarie pour un délai de un à trois mois. De cette manière ils pourront travailler tranquilles sur des textes bulgares concrets, entrer en contact avec les auteurs de ces textes. Pour nous un tel groupe de traducteurs est très important, car ils travaillent au nom du rayonnement des belles lettres bulgares, ils les font connaître au public étranger”.
Une des résidentes de notre Maison a été la traductrice polonaise Magdalena Pytlak qui s’était attelée à la lourde tâche de traduire le roman de Milen Rouskov « Le Sommet », roman qui a valu à son auteur le Prix européen de littérature 2014. Passer un certain temps sous le toit de notre belle Maison est non seulement profitable pour les traducteurs étrangers qui participent aussi à des colloques avec des étudiants de l’Université de Sofia, autant des rencontres enrichissantes au plan professionnel, mais également gratifiantes pour leurs collègues bulgares, car ces derniers apprennent à connaître la vie quotidienne dans les pays d’origine des résidents. De plus de plus de candidats à ce genre de résidence littéraire nous ont contactés.
Les enfants ont aussi leur place au programme de la Maison de Littérature et d’Oeuvres traduites avec des initiatives qui privilégient l’apprentissage de l’écriture et de la lecture. Aux dires de la directrice de la Fondation, une bibliothèque spécialisée pour les petits sera mise en place. Nous apprécierons beaucoup les dons de livres. L’une des sections portera sur des oeuvres traduites d’écrivains bulgares. Nous collectionnons tous les livres parus depuis 1989 jusqu’à maintenant. La deuxième section portera sur l’histoire et la théorie de la traduction littéraire.”
Version française Roumiana Markova
Crédits photos La Maison de Littérature et des Oeuvres traduites
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