Ce mercredi, la veille des Pâques orthodoxes, les mélomanes, réunis à la salle Bulgaria seront à la fête. Les choeurs mixtes et l’orchestre symphonique de la Radio Nationale interpréteront la Passion selon Saint Jean de Jean-Sébastien Bach sous la direction de Dragomir Yossifov. C’est une première pour le répertoire des formations musicales de la Radio.

„La Passion selon Saint Jean“ ou „Johannes Passion„ est interprétée pour la première fois le 7 avril 1724 – c’était le Vendredi Saint à l’église Saint Nicolas de Leipzig „ - dit Dragomir Yossifov. - „La Passion selon Saint Jean“ est une œuvre qui trouve rarement place dans les répertoires des orchestres bulgares. Elle est interprétée pour la première fois dans les années 70 par un chœur et un orchestre de chambre allemands, invités à se produire en Bulgarie. Cet oratorio est la première Passion dans l’œuvre de Bach, et il l’a remanié à plusieurs reprises, la dernière, l’année même de sa mort. Selon moi, cette musique porte une empreinte exclusive d’universalité sans égard à la confession religieuse, à la nationalité. A priori, l’idée de la passion éveille la compassion de ceux qui écoutent l’oratorio. Non seulement ils compatissent aux souffrances de Jésus, mais en même temps ils se sentent transportés par cette musique sublime. Chaque année, cet oratorio de la Passion rappelle cet événement unique, mais aussi en projette l’idée dans le temps.“

„Dans l’œuvre immense de Jean-Sébastien Bach il y a un grand nombre d’œuvres composées et chantées pour les offices religieux. Bach était protestant. Donc, il composait des œuvres dans la tradition protestante, mais il avait aussi créé quelques messes d’après des textes latins catholiques. Je suis convaincu qu’indépendamment des divers dogmes, il y a une musique qui les transcende et „ La Passion selon Saint Jean“ en est un exemple. L’ouverture impétueuse des instruments à cordes, les cris stridents des hautbois, les triples invocations : Dieu ! Dieu ! Dieu ! Seuls trois accords suffisent pour passer de l’invocation à l’incertitude et finir dans le doute. Et, selon moi, c’est en ce moment précisément, que l’on cesse de s’interroger et qu’on se laisse entraîner par la force du génie. Et par le service de la musique. Et ce n’est pas un service, c’est je dirais un sacerdoce qui, je le crois, s’élève bien plus haut au-dessus des notes.“

Présenté par Roumiana Markova