Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent selon la loi de l’Éternel !
Heureux ceux qui gardent ses préceptes, qui le cherchent de tout leur cœur,
Qui ne commettent point d’iniquité, et qui marchent dans ses voies !
Tout au long des 26 années de notre passage ardu à la démocratie on se surprend à entrer de plus en plus souvent au temple pour demander force, appui, santé ou tout simplement pour suivre le mouvement général, mais en vérité bien plus rarement pour nous adresser sincèrement à Dieu.
Peut-on dire que les Bulgares sont croyants et dans quelle mesure la religion est –elle question de mode? C’est à ces questions que nous allons essayer de répondre avec le père Stoyan Tchilikov de l’église Saint Georges le Victorieux:
„Je peux dire que vous avez raison, mais jusqu’à un certain point. Après le régime totalitaire l’Eglise orthodoxe bulgare s’est tournée vers tous sans exception, y compris les jeunes. Le fait est que tout ce temps perdu ne se rattrape pas facilement. Et c’est ce qui explique que maintenant les gens viennent en masse surtout à l’occasion des grandes fêtes. Quant à moi, je crois que chacun porte la foi dans son âme. La Foi est un don qui ne demande qu’à être révélé. Plusieurs générations doivent se succéder pour que l’église puisse retrouver ses fonctions premières et que soit surmonté ce phénomène de mode, que vous venez d’évoquer”.
Expliquer l’attitude des Bulgares envers la foi uniquement par les 45 années de socialisme serait peut-être exagéré. La foi n’est pas quelque chose de conjoncturel, car c’est à la foi orthodoxe que notre peuple doit sa sauvegarde identitaire pendant les cinq siècles de domination ottomane.
„Les cinq siècles ne peuvent être sous-estimés, mais là encore jusqu’à un certain point. Pendant ces cinq siècles nous avons eu nos martyrs de la foi, mais aussi des transfuges, des actes d’abdication de certaines traditions, de perte d’une bonne dose de patriotisme sain. Avec l’avènement du régime socialiste beaucoup de prêtres sont envoyés dans des camps de rééducation par le travail, l’église est persécutée. On avait peur d’aller à l’église même à Noël ou à Pâques et c’est ainsi que des générations entières ont grandi loin de Dieu. Je voudrais que les jeunes puissent apprendre la vie du Christ, sa vraie personnalité. Ce n’est qu’à ce moment là que les vertus chrétiennes pourront éclore, rayonner de tout leur éclat et que la criminalité reculera et sera vaincue. Et ce sera à partir de là, que chacun de nous et la nation entière connaîtra un développement positif ”.
La foi des Bulgares est spécifique. En fait elle hésite entre la religion chrétienne, ses interprétations et les superstitions. De ses rencontres avec les gens, le Père Stoyan se dit convaincu que la plupart portent Dieu en eux, que les athées purs et durs sont très peu nombreux. „Or, la foi ne peut se révéler que lorsqu’on se tient à visage découvert face à notre Seigneur. Les hommes d’aujourd’hui montrent une grande timidité au sujet de la foi. Ils ne peuvent pas ouvrir leur cœur à Dieu. Il s’agit, on peut dire de superstition, d’un simulacre de foi dans « quelque chose », mais non de « foi en Dieu », dit le père Stoyan, qui croit dur comme fer que communiquer avec Dieu nous élève, fait de nous des créatures divines, développe les vraies vertus chrétiennes. Les hommes d’aujourd’hui mettent en avant leur égoïsme, l’amour de soi et leur vanité. Le christianisme, lui, a un point d’appui diamétralement opposé - l’amour du prochain, le sacrifice pour lui”. Peu nombreux sont ceux qui ont le courage de prier en ouvrant leur cœur, qui vivent vraiment selon les préceptes divins, qui révèlent leur foi. A l’occasion des grandes fêtes les gens viennent juste pour allumer un cierge et observer la tradition, ils n’ouvrent pas leur cœur, la communication avec Dieu est absente. Pour eux la prière est synonyme de fondamentalisme, d’extrémisme. Je crois que le mode de penser de nos contemporains n’est pas chrétien. D’où les déviances des valeurs chrétiennes dont nous sommes témoins.”
Que faire pour arriver à faire changer le mode de penser, pour faire revenir la vertu dans notre vie?
„ Changer, en premier lieu, changer nous-mêmes – les prêtres, vivre tous en notre Seigneur Jésus-Christ, - est persuadé le père Stoyan Tchilikov. – En deuxième lieu, travailler avec les gens, les instruire, enseigner le catéchisme à l’école. Ouvrir des écoles du dimanche auprès des églises, à l’exemple des autres pays, parce que chez nous nous en manquons cruellement. Dans ces écoles on inculque aux enfants la bonté et l’amour du prochain”.
Version française : Roumiana Markova
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