En avril 2015 l’ancien Président français Nicolas Sarkozy avait félicité le Premier ministre Boyko Borissov en visite à Paris, pour être « l’homme politique bulgare le plus résistant », qui ne perd jamais une élection. C’est encore plus vrai aujourd’hui. Pour sauver la coalition gouvernementale à laquelle le Front patriotique a menacé de retirer le soutien, il a demandé à ses députés de voter contre le véto présidentiel sur le nouveau code électoral, alors qu’il le soutenait la veille. Ainsi, Borissov a de nouveau survécu à la crise, mais à quel prix ?
Le Président Plevnéliev a accusé le Parlement d'avoir rejeté son véto au nom d’intérêts de politique politicienne, en jouant la carte de la confrontation et en sacrifiant ainsi les droits constitutionnels des citoyens. Il a annoncé qu’il allait saisir le Conseil constitutionnel au sujet du code électoral. Son conseiller juridique a même enfreint les règles du bon ton en postant sur Facebook que les responsables politiques ont démontré qu’ils étaient « mentalement dérangés » et que leurs fonctions biologiques étaient réduites à la seule capacité d’« incorporer et de désagréger ». Jusqu’à là, nous n’avions jamais connu une telle confrontation entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif.
Le rejet du véto présidentiel a mis en colère également les associations de citoyens et les ONG. Le groupe « Réseau de protestation », qui a été créé en 2013 pour représenter la contestation citoyenne de l’oligarchie économique et du gouvernement provisoire d’Orécharski, a appelé le gouvernement à donner sa démission, car « il a prouvé son inutilité » et parce « qu’il a déclaré la guerre à la Constitution ».
La petite formation du Bloc réformateur, qui est dans la coalition gouvernementale a dû payer aussi le prix fort. Sous la pression de GERB et au nom de la survie de la coalition, elle a retiré son soutien au véto présidentiel et voté contre. Ce volte-face a encore envenimé les relations entre différents partis au sein du BR et provoqué une réaction de colère des Bulgares expatriés, qui traditionnellement le soutiennent.
Pour certains observateurs politiques, cette crise a aussi du bon. Le vote pour ou contre le véto a montré que la coalition gouvernementale est capable de survivre sans le petit parti de gauche ABV, qui l’a quittée un peu avant. Grâce au jeu des majorités modulables, le gouvernement survit, en l’occurrence en obtenant le soutien du parti ultra-nationaliste en opposition Ataka.
Le parti GERB ne cache pas qu’il a rejeté le véto présidentiel pour la seule et unique raison de sauver le gouvernement. Mais ce n’est pas terminé et un nouveau débat parlementaire est à l’ordre du jour, pour considérer les points sur lesquels porte la critique du Président et essayer de trouver un compromis et sauver la face. Pour le moment, GERB, le BR et le FP promettent d’autoriser l’ouverture de 35 bureaux de vote dans les pays étrangers, à condition d’avoir au préalable 60 au lieu de 100 attestations d’intentions de vote. On attendra aussi la décision du Conseil constitutionnel qui se réunira prochainement. Il ne reste plus que 5 mois jusqu’à l’élection présidentielle et il reste à voir l’impact de cette affaire sur son issue.
Version française : Miladina Monova
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