Une riche exposition dédiée à Tzanko Lavrenov – l’un de nos peintre le plus talentueux est aménagée à la Galerie municipale de Sofia jusqu’au 14 août. L’occasion est le 120^e anniversaire de sa naissance. Dans l’exposition sont présentées plus de 300 œuvres – des peintures, des gravures, des dessins.

Stanislava Nikolova, conservatrice à la galerie et commissaire de l’exposition nous donne des détails sur l’événement.

Dans quelle famille a grandi Tzanko Lavrenov?

"Il a grandi dans une famille relativement riche. De plus il a reçu une bonne éducation. Sa mère a étudié dans une école française, nous pouvons même dire qu’à la maison elle parlait en français et c’est dans cette langue qu’elle communiquait avec ses enfants. C’est pour cette raison que Tzanko Lavrenov avait une affinité avec cette langue. Dans la famille il y avait des musiciens et il grandissait dans un milieu artistique. Tzanko lui-même se souvient qu’au début il voulait devenir musicien. Mais plus tard, lors de ses études à Plovdiv au collège français, il retrouve son inspiration de devenir peintre. Et encore à ce stade précoce, il commence à faire des caricatures".

A  quel moment de notre histoire d’art éclot le talent de Tzanko Lavrenov ?

"C’est un temps de guerres. La plupart des caricatures qu’il publie sont politiques, influencées par les événements.  Au début des années vingt il réussit à partir à Vienne pour un an, où il s’inscrit à l’école de peinture privée "Sainte Anne" avec l’ambition de postuler à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Malheureusement les circonstances ne le lui permettent pas et il revient en Bulgarie. Cette époque coïncide avec la période de l’art nouveau, des grands noms font leur apparition, tels Nikolay Raïnov, Sirak Skitnik, Ivan Milev. En revenant de Vienne Tzanko Lavrenov découvre la première exposition individuelle de Nikolay Raïnov qui a lieu à Plovdiv en 1922. Elle devient un grand événement pour les peintres de là-bas. Tout naturellement, Lavrenov commence avec des essais dans ce style, il expérimente dans le domaine de l’expressionisme. Pour lui c’est une période de dynamisme dans les styles, de diversité dans les moyens par lesquels il tente de travailler. Ce n’est pas par hasard que l’exposition est nommée "Entre le modernisme et le canon". La plus part de ceux qui aiment les œuvres de Tzanko Lavrenov, ne connaissent pas sa première étape dans laquelle il semble tout aussi moderne que les autres grands noms de l’art".

Sur quels types de sujets travaille-t-il plus tard?

"Bien évidement le Vieux Plovdiv avec ses maisons et ruelles reste sa thématique préférée jusqu’au bout. Ainsi que les familles d’aristocrates de Plovdiv qu’il dessine souvent. A part cela il aime dessiner la nature, surtout la montagne du Rhodope".

La contribution de Tzanko Lavrenov est exceptionnelle sur le sujet du mont Athos :

"Sa contribution est très importante d’après moi, parce que le cycle du "Mont Athos" est resté dans l’histoire de l’art bulgare comme une séquence très précieuse. La spécificité même et les moyens qu’il emploie sont étroitement liés à la gravure, à l’ancienne estampe de la Renaissance et à quelque chose encore qui reste sa "marque déposée". Les monastères du mont Athos qu’il décide de présenter sont dessinés dans des perspectives différentes. Quand nous regardons les œuvres de ce cycle nous pouvons visionner les divers angles qui s’inscrivent dans l’espace – en haut, de côté, mais aussi les personnes, la nature et c’est sa façon de présenter le Mont Athos".

Dans l’exposition sont présentées aussi des œuvres inconnues dont de superbes illustrations pour des revues. Il y a aussi des documents d’archives, des photos, des lettres. Les visiteurs peuvent consulter des guides en anglais et en bulgare avec des textes pour certaines œuvres emblématiques de Tzanko Lavrénov. L’exposition est aussi accessible aux non-voyants à qui sont destinées quelques peintures tactiles accompagnées de textes explicatifs dans les guides audio. Après Sofia l’exposition de Lavrenov sera présentée dans sa ville natale Plovdiv. 

Photos exposition: Vénéta Pavlova