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Edi Roumian : "Mes histoires sont tout aussi grotesques et absurdes que notre société et notre temps"

Photo: Ecrivains sans livres

Une jeune femme assise dans le bus lit un livre. Sur la couverture – une image de femme en tenue provoquante. A côté de la lectrice est assis un homme âgé, qui regarde le dos du livre d’un air désapprobateur. Il ne connait pas le livre qui est pourtant un grand classique, l’illustration provoque en lui des pensées négatives au sujet des jeunes d’aujourd’hui. C’est une des histoires que raconte dans l’écrivain Edi Roumian. Avec cette nouvelle intitulée « Dans le bus », il a participé au festival « Sofia respire » cet été. L’édition de cette année était consacrée aux jeunes auteurs peu connus, afin d’attirer l’attention des éditeurs. Grace au concept de « lecture croisée » (cross-reading), les écrivains réunis se sont présentés leurs œuvres mutuellement et au public.

Pour Edi Roumian, chaque rencontre avec le public est unique. Il pense qu’il est difficile aujourd’hui de se dire écrivain - tout un chacun peut faire son blog et écrire de la fiction. C’est pourquoi la rencontre avec le public est un moyen de valider son travail d’écrivain auprès des lecteurs. Edi fait partie du cercle « Ecrivains sans livres ». Il est fier d’avoir lors de ses lectures publiques de nombreux auditeurs, qui écoutent avec grande attention.

« Dans le public il y avait des gens de tous les âges, nous confie-t-il. Mon texte pourtant s’adresse aux plus âgés et à la période avant 1989. Beaucoup de jeunes n’ont sans doute jamais entendu certains noms.  Pour eux j’ai expliqué qui sont ces personnages historiques, avant de commencer à lire. Dans mon histoire il y a un personnage du roman « Femme » de Bukowski - Lydia. Elle est le seul personnage imaginaire, alors que celui du traducteur Bogdan Roussev est réel, c’est lui qui a traduit le roman. Le troisième personnage est un homme politique d’avant 1989 – Yordan Yotov, il était Secrétaire général du Comité central du Parti communiste. Je pense que j’ai réussi l’intrigue entre eux. C’est pour la première fois que j’écris de la fiction avec la participation de personnages qui ont réellement existé. Je voulais que l’histoire soit grotesque et absurde, tout comme notre société et notre temps ».

Parmi les écrivains préférés d’Edi il y a Friedrich Durrenmatt, avec son roman « Justice ». Il pense que lire beaucoup est essentiel pour la formation de l’écrivain.

« Tout le monde doit beaucoup lire, ajoute-t-il, les écrivains aussi. De nos jours il y a trop d’écrivains, ce n’est pas une bonne tendance. En tant qu’écrivain on doit lire les autres, parce qu’on découvre différents points de vues et sensibilités. Certains lisent pour faire les intéressants en société, or la lecture doit être quelque chose qui vous vient de l’intérieur et non pas une question d’image. L’envie de lire est transmise par les parents et ensuite vient le tour de l’école. L’écriture va de pair avec la lecture. »

Pour Edi Roumian, on ne peut pas apprendre à devenir écrivain en suivant des cours. Chaque intervention extérieure est ressentie par le lecteur et le texte sonne faux. La création littéraire résulte d’un élan intérieur qui vous pousse à partager un monde avec les autres ». 


Version française : Miladina Monova




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