L’automne a pris la place de l’été. Qu’y a-t-il dans l’instant, où un événement s’efface devant un autre? C’est la question que nous pose la photographe Jana Yordanova au travers de son exposition à l’espace SOHO – un lieu où se côtoient culture et coloris urbain et qui accueille ses photos jusqu’au 25 octobre. 

est le titre de la première exposition de Jana Yordanova, qui s’est installée en Espagne depuis une dizaine d’années. Elle revient sur ce tournant dans sa vie, à l’époque elle est étudiante en 3e année de droit :

„Je venais de passer deux semaines de vacances aux Canaries et je me suis dit, que c’était l’endroit où je voulais vivre. En dernière année de mes études en Bulgarie, je menais de front les cours à la fac et un job dans un casino. A vingt ans, je me suis retrouvée confrontée à une autre réalité, à laquelle je n’étais pas du tout préparée. Ma décision de m’installer aux Canaries est venue à l’issue de cette expérience négative. Ici je me sens bien et je le dois en grande partie aux gens qui m’entourent. “

Arrivée aux Canaries, Jana se pose à Las Palmas de Gran Canaria, cherche un job et s’inscrit aux cours de formation que propose l’agence de l’emploi. Elle démarre avec le dessin numérique, puis s’essaie au dessin graphique et opte finalement pour la photographie. „J’ai subi une longue évolution, désormais je consacre de plus en plus de temps aux choses qui me passionnent. Ainsi on arrive à faire quelque chose que les autres apprécient aussi“ – dit la jeune photographe. Elle fait son chemin et arrive à gagner sa vie avec la photo – reportages, mariages, événementiel. J’ai commencé à recevoir des commandes pour des reportages d’un autre style, plus différent. D’ailleurs cela apparaît dans les photos de son exposition, au sujet de laquelle elle dit:

„ Pour moi, mon style actuel de travail est le mien. Je suis intéressée par la photographie spontanée, le clic sans pose, ni apprêt, la photo qui montre la vie dans l’intimité et qui n’a pas besoin d’autre éclairage que la lumière naturelle. Je voudrais faire davantage de photos sur le social. Cela fait déjà un bon moment que je m’intéresse au bouddhisme en tant que philosophie. Je voudrais que mon exposition délivre un message, soit une sorte de témoignage du silence du cadre environnemental, de l’homme dans  ce cadre. Mon but est d’exprimer par les photos ce moment de silence intérieur, d’où la pensée est bannie. C’est une émotion spontanée qui fait fusionner l’homme et la nature.“

Lorsqu’elle n’est pas l’œil collé à son appareil, la jeune artiste travaille dans un centre social où elle a en charge les préparatifs des événements qu’organise le  centre:

„C’est un espace indépendant, qui accueille des rencontres et autres événements, organisés par des associations et diverses ONG - débats, concerts, cours de formation, représentations théâtrales. Nous y avons ouvert aussi une librairie. C’est un endroit de grande liberté d’action, pouvant accueillir des manifestations artistiques en tout genre.“

Les photos de Jana Yordanova respirent l’amour de la nature. „C’est mon thème préféré, la nature, c’est elle que je ne me lasse pas de prendre en photo. A vrai dire, je me vois mal photographier la ville, les paysages urbains, bien que cela viendra aussi sans doute un jour “ – dit-elle.

Version française: Roumyana Markova