Il y a plus de 40 ans le Français Jean-Marie Boursicot  a eu l’idée de sélectionner des annonces publicitaires conçues pour passer dans les salles de cinéma. Au départ, personne ne s’y est intéressé. Au bout de quelque temps un distributeur accepta de projeter ces spots publicitaires, mais après la fin des films, autour de minuit. C’est alors qu’est né le concept de La Nuit des Publivores qui invite les spectateurs, l’espace d’une nuit, à visionner des films publicitaires internationaux, les plus créatifs et originaux. La projection dure 5 heures, et peut être accompagnée de spectacle et de musique.

Une telle Nuit des Publivores aura lieu à Sofia, le 25 novembre, mais elle ne sera que d'une durée de 2h30. Adriana Guzéléva fait partie des organisateurs, elle nous a parlé du programme.

« C’est la 36 édition de la "Nuit des Publivores", depuis que ce concept existe. Cette année le thème c’est la Terre. Les publicitaires rendent hommage à la planète et tentent d’agir sur notre conscience avec des images fortes. Le film commence avec une chorégraphie impressionnante, mettant en scène un produit de nettoyage ordinaire. Il y a des spots publicitaires du monde entier. Un autre accent intéressant c’est la référence au film culte « La guerre des étoiles ». Les spectateurs restent scotchés devant l’écran, à tout moment les émotions changent - du rire, à l’admiration et à l’étonnement. Ils sont surpris de voir comment un assemblage de spots publicitaires peut faire sens et former un film ».

Au premier abord cette idée peut sembler repoussante, après tout on est bombardé de publicités toute la journée et partout. Or, dans cette démarche elles se transforment en événement cinématographique, qui plait au public partout dans le monde. Adriana Guzéléva nous explique pourquoi :

« Les messages publicitaires s’adressent à notre sensibilité et touchent l’inconscient au plus profond de nous. Même si nous avons un regard sceptique, elles arrivent à nous toucher. Il y a des pubs qui traitent de problèmes fondamentaux dans l’humanité et c’est celles-ci que nous montrons, alors la disposition du public n’est pas la même que devant la télé où l’on subit des pubs ennuyantes et répétitives. Pour toutes ces années Jean-Marie Boursicot a élaboré son style et sa technique pour réussir à faire un film à partir de plusieurs spots. Chaque année le film est différent. Il a réussi à imposer sa signature et cela fait 36 ans que son concept marche ».

Est-ce qu’il y a une formule du succès pour faire une pub qui marche ?

« Il n’y a pas de recette miracle, c’est une combinaison de détails, ingrédients et même états d’âme qui font l’alchimie. Il y a l’idée, la musique, la démarche envers le produit. Quelquefois une idée toute simple peut aboutir à une pub grandiose. D’autres vont mettre le paquet pour atteindre le public : des images choquantes,  sexe, violence, politique et puis ça ne marche pas. Quelque fois la simplicité est la formule gagnante ».

La Nuit des Publivores attend son public, pleine de promesses et de découvertes.

Version française : Miladina Monova