Vassil Levski est un personnage-clé dans l'histoire nationale bulgare. Révolutionnaire, théoricien et organisateur de l’Insurrection d’avril en 1876, son humanisme, ses valeurs républicaines et égalitaristes en ont fait une sorte de Robespierre bulgare. A ce jour il y a 144 ans, il a été pendu à Sofia pour avoir prôné l’indépendance de l’Empire ottoman. Chaque année nous le célébrons, mais nous le retrouvons aussi à chaque fois comme objet de récupération politique.

Stefan Prodev est journaliste, écrivain et grand admirateur du héros national Vassil Levski. Il vient de publier sa nouvelle « Il nous regarde en silence et en rage ». Il nous a parlé de du grand révolutionnaire qu’il vénère tel un dieu. 

« C’est le gardien de notre conscience nationale, il est comme une flamme qui nous brule et qui nous fait renaitre. C’est pourquoi, personne ne doit s’attendre à recevoir grâce de lui pour ses mauvais actes. Ni les implorations, ni la fumée de l’essence ne délivreront le mécréant qui met sa personne au-dessus de la Patrie. Beaucoup d’écrivains et de peintres ont essayé de dessiner son portrait, mais il y a toujours quelque chose qui manque. C’est normal, car il n’est pas seulement un héros il est le Héros – une émanation de notre esprit. Il nous apprend non seulement comme rester digne, mais aussi comment individuellement rester honnête avec soi-même. Cela aujourd’hui est particulièrement important. Les excès et passions qui prennent le dessus doivent retomber et nous devons écouter la leçon de Levski. La Bulgarie doit être le souci de tous et pour cela il faut s’unifier et être plus fraternels. C’est ce que faisait le révolutionnaire, il ne cherchait pas la vengeance mais le rassemblement et l’unification. Il cherchait l’amour et la compréhension. Les notables bulgares ne l’aimaient pas mais il savait les utiliser pour la cause de la libération nationale. Levski a écrit sa vision sur tout : la démocratie, la république, la liberté, l’égalité, mais aussi tout ce qui nous divise.

Vassil Levski peut encore nous apprendre comment devenir une société pour et non plus qu’une masse de gens. Il nous apprend aussi comment être solidaires. Aujourd’hui nous devons surmonter hypocondrie politique. En ce jour, des milliers de Bulgares lui rendront hommage en lui demandant le pardon et aussi en le priant de leur inspirer la raison ».

Version française : Miladina Monova