En 2009, lorsqu’il devient directeur de l’école du village Bel Kamen, près de Yakoruda, Alich Vakliov qui est aussi enseignant de chimie et de biologie se rend compte qu’il devra jouer le rôle d’homme d’affaires. En effet, la réforme de l’éducation nationale selon le principe « l’argent suit l’écolier » condamne à la pauvreté son école. Or, il refuse d’accepter cette réalité. Il commence à surfer sur internet et bientôt il découvre des solutions que vont changer de fond en comble son établissement scolaire. Le premier pas fut de déposer la candidature de son école pour trouver un enseignant d’anglais dans le cadre du programme de volontariat américain Peace Corp. Le deuxième, de présenter un projet pour animer une salle d’informatique, en envoyant une candidature à la fondation l’Amérique pour la Bulgarie. Peu après, dans le village arrive la volontaire Susie Row pour enseigner sa langue maternelle aux enfants et aux adultes. L’aide financière permet à l’école d’entreprendre des travaux de rénovation et une salle multifonctionnelle d’informatique est aménagée.

« Nous avons l’internet à haut débit grâce auquel les enfantsdécouvrent plus facilement le monde, explique Alich Vakliov.A l’heure actuelle il y 40 élèves en tout au collège “Néophyte Rilski. Il est difficile pour un professeur d’accorder l’attention nécessaire à des enfants de différents âges »

Mais les efforts en valent la peine car plus tard les écoliers obtiennent d’excellents résultats au lycée. Ceci est en partie dû à Susie Row, la volontaire américaine du Corps de la paix qui est chaleureusement accueillie par tout le village.

« Elle nous a montré qu’il ne suffit pas d’expliquer la leçon en classe et de vérifier les devoirs, raconte le proviseur. Nous avons appris qu’il est nécessaire de travailler avec les enfants en dehors des classes et dans les différents clubs d’activités extrascolaires. Nous avons appris que nous devons impliquer plus les parents des élèves qui doivent venir plus souvent ici pour se renseigner sur les programmes et sur les études de leurs enfants. J’embrasse cette idée complètement ».

C’est pour cette raison que le proviseur laisse les portes de l’école largement ouvertes aussi à tous les habitants du village, qui n’hésitent pas non plus de s’asseoir devant les ordinateurs.

« Je rêve pour que l’école se transforme en centre de la communauté et j’ai l’impression que nous sommes sur la bonne voie, évoque Alich Vakliov. A part l’école il n’y a pas d’autres institutions publiques dans le village qui pourraient jouer le rôle de centre culturel. Il n’y a pas de bibliothèque, il n’y a pas de maison de la culture, d’internet-café, de club des retraités, il n’y a pas de théâtre ou de cinéma, rien, il n’y a que l’école avec un jardin d’enfants dans la cours ».

Le proviseur est persuadé que s’il n’y avait pas l’école, la moitié des enfants seraient restés illettrés. C’est pour cette raison qu’il envisage de mettre son école sur la liste des écoles protégées de fermeture.

Version française : Vladimir Sabev