C’est en 1890 que le prince Alexandre Batenberg déclare par décret le jour de la Saint Georges (6 mai) Journée de la bravoure et de l’Armée bulgare. Pendant le régime communiste, cette fête jugée nationaliste était supprimée et ensuite réhabilitée en 1993.

Pour l’orchestre de cuivres de la Garde nationale, dirigé par Radi Radev c’est le grand moment de l’année. Tous les 6 mai, la télévision nationale diffuse en direct leur concert. Une des marches classiques du répertoire, célébre la grandeur du soldat bulgare. Le texte est écrit par le journaliste-officier Konstantin Guéorgiev, qui était sur le front pendant la Première guerre mondiale. En 1916, le compositeur Michail Chekerdjiev reprend les paroles pour la musique de ce qui va devenir en 2001 l’hymne national de l’armée bulgare.

Radi Radev, chef d’orchestre des fanfares de la garde nationale nous raconte l’histoire de l’ensemble.

« C’est une histoire très intéressante et tumultueuse, nous dit-il. Le début c’était au lendemain de la création de l’Etat bulgare à la fin du 19e siècle. C’était le tout premier orchestre de cuivres qui comptaient  uniquement des musiciens tchèques. Ils étaient 20 en tout, employés par le premier gouvernement bulgare après la Libération. L’orchestre est d’abord basé à Véliko Tarnovo et lorsque et le premier défilé de fanfares à lieu dans cette ville. En 1892, l’orchestre est déplacé à Sofia et devient une partie du corps de la garde nationale. Le premier chef d’orchestre est Joseph Hohola. Il est important de savoir que la fanfare nationale est composée seulement de Tchèques pendant longtemps.  L’unique exception c’est Emanouil Manolov, qui en 1895 devient vocaliste à capella à Plovdiv.  Mais le premier bulgare qui rejoint l’orchestre de la garde nationale c’est le compositeur  Guéorgui Atanassov qui a écrit la première symphonie bulgare. Après lui, viennent d’autres musiciens et chef d’orchestres qui ont fait leurs études en Allemagne, Autriche ou Tchéquie ». 

Radi Radev continue son récit sur l’histoire de la fanfare de la Garde nationale.

« En 1944, après l’arrivée du nouveau régime l’orchestre a été réduit et transféré dans la petite ville de Breznik. A l’époque, l’ensemble était dirigé par le grand orchestrateur Nikola Tsonev, qui était formé à ce genre musical spécifique en Allemagne. En 1951 est créé le nouvel Orchestre de cuivre central de l’Armée nationale. Il garde la plus part des jeunes musiciens de l’ancien format. La dénomination actuelle de l’Orchestre a été décidée en 2001. Il faut dire que tout au long de cette histoire tumultueuse, l’orchestre a pu jouer son rôle d’emblème de l’Etat, lors des cérémonies officielles. Au niveau musical il a pu trouver sa place et faire son nom sur la scène internationale, il suffit de voir toutes les tournées internationales et les invitations ».

Le répertoire de marches militaires est riche en thèmes et événements célébrés :

« La plupart des marches ont été composées au lendemain des longues périodes de guerres (Guerres balkaniques, Première guerre mondiale, Seconde guerre mondiale) - continue notre interlocuteur. Le répertoire pour chaque fête nationale est strictement prédéfinit. Certains textes reflètent des histoires particulières comme celle des « Combattants de Troyan ». Lors de l’Epopée de Doyran, pendant la Première guerre mondiale, la Bulgarie du côté de l’Entente combat le Serbes et les Français en Macédoine. Alors, cette marche se joue sur le front et plus tard, les Anglais et les Français demandent au parlement bulgare de leur envoyer la partition. C’est une grande reconnaissance pour notre école de fanfare militaire ».

Les dernières années, l’orchestre de Radi Radev joue aussi du jazz, du classique et du rock.

Photos: archives et armymedia.bg